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CARIE .

Le pays qui s'étend de la rive gauche du Méandre jusqu'à la chaîne la plus élevée
du Taurus a été, dans l'antiquité envahi par des tribus venues du dehors qui s'incor-
porèrent dans des hordes aborigènes pour former une des nations les plus guerrières
et les plus turbulentes de l'Asie Mineure. Le pays fut d'abord appelé Phœnicie(2), et en-
suite Chrysaoris (3), de Chrysaor, petit-fils de Sisyphe. 11 appartenait aux Léléges, qui
dominaient au delà du Méandre jusqu'à Ephèse, Une autre tribu, plus nombreuse et
plus forte, arriva sous la conduite de Car, et se rendit maîtresse du pays, qui reçut alors
le nom de Carie. On prétend que les Cariens étaient ainsi appelés parce qu'ils sont les
premiers qui ornèrent leurs casques d'une aigrette qui s'appelait Kàpa (tête). Us in-
ventèrent aussi la double poignée du bouclier. J'ai déjà fait remarquer l'analogie qui
existait entre le nom du prince Car et la divinité adorée dès la plus haute antiquité,
dans ces régions, sous le nom de M eh Carus.

Si l'on veut s'en rapporter aux traditions helléniques, les Cariens traversèrent des
îles dans le continent et s'appelaient aussi Léléges ; ils obéissaient à Minos (4), et après
avoir longtemps couru les mers sous les ordres de ce roi, ils allèrent se fixer en diverses
contrées du bassin de la Méditerranée. Us attaquèrent l'île de Rhodes, qui appartenait aux
Phéniciens, et s'en emparèrent; ils se rendirent maîtres de Délos et de toutes les Cy-
clades, mais en furent, dans la suite, expulsés par Minos.

La renommée des Cariens s'était étendue jusqu'au royaume de Lydie. Gygès avait
appelé à son secours Arsélis de Mylasa, et pour le récompenser des services qu'il en avait
reçus, lui fit présent de la hache d'Hercule, qui, depuis le règne d'Omphale, était tou-
jours restée entre les mains des rois de Lydie.,De retour dans sa patrie, Arsélis fonda le
temple de Jupiter Labrandeus, à Mylasa, et orna cette ville de monuments magnifiques.

(i) Voy. Mémoires de l'Académie des inscriptions et (3) Etienne de Byzance, Kapia-Mu'Xasa, etc.

belles-lettres , Mémoire sur la Carie, par l'abbé Sévin. (4) Hérodote, liv. I, chap. CLXXI; et Strabon ,

w Athénée, t. IV, p. 174. !iv- XIV, p. 661.
 
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