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ÏASSUS.

—1— r 01 t—

La région occidentale de la Carie avait été déjà le théâtre des explorations de plu-
sieurs voyageurs érudits parmi lesquels il faut citer Pococke, Chandler et le comte
de Choiseul; ils avaient, chacun de son côté, publié un certain nombre de documents
sur les ruines qu'ils avaient observées, et quelques parties de leurs recherches ont ac-
quis d'autant plus d'importance, que les monuments qu'ils ont décrits sont aujourd'hui
détruits. J'avais acquis la certitude que plusieurs villes, à peine indiquées, existaient dans
l'intérieur, et jamais les circonstances n'avaient été plus favorables pour compléter les
recherches commencées par mes prédécesseurs au milieu des difficultés réelles et de
dangers plus ou moins imminents. Aujourd'hui les craintes que faisaient naître les
hordes errantes sont tout à fait dissipées : j'étais certain de recevoir partout l'accueil le
plus hospitalier; je pouvais demander au capitaine de la Mésange un certain nombre
de matelots pour les emmener dans l'intérieur, et opérer sinon des fouilles étendues,
du moins des investigations suffisantes, pour relever avec plus de certitude les diffé-
rentes parties des édifices, que si j'avais voyagé isolément. Enfin je trouvais dans la
plupart des officiers du bâtiment des collaborateurs instruits, familiers avec les prin-
cipales opérations de la géodésie et de la topographie. Je sentais que jamais occasion
si favorable ne devait se rencontrer pour moi; mais, d'une part, l'amiral, alors ambas-
sadeur de France à Gonstantinople, qui avait été invité par le Ministre de la marine à
mettre à ma disposition la goélette la Mésange avait limité à deux mois le temps de
l'expédition; je tenais à visiter les côtes de Lycie, qu'on ne peut explorer que par mer,
tout le pays étant désert : il fallait donc renoncer à stationner longtemps dans les pa-
rages maritimes de la Carie; d'autre part, les instructions que j'avais reçues de Paris me
recommandaient particulièrement de ne point m'arrêter dans les villes qui avaient déjà
été observées. J'avais cependant reconnu que sur le champ d'observations de mes pré-
décesseurs il restait encore à recueillir; mais c'était le nouveau et l'inconnu que l'on
demandait.

Après les ruines d'Halicarnasse, celles de Mylasa devaient attirer surtout mon atten-
tion. Le temple d'Euromus, les ruines nombreuses qui l'environnent, devaient m'aider à
expliquer bien des détails obscurs ou incertains dans les autres monuments. Je parcourus
en peu de jours toutes ces localités, depuis la ville du Méandre jusqu'au golfe de Iassus.

Le lac de Bafi, près duquel est située la ville d'Héraclée du Latmus, renferme quel-
ques îlots sur lesquels sont des constructions byzantines; Héraclée, située dans le voisi-
nage et sur le penchant de la montagne, se trouvait dans l'antiquité en communication
 
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