Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
I

^1

J ai dit, dans la description de la Carie, que le nom de Carien barbarophone avait pu
être donné plutôt aux Lyciens qu'aux habitants de la Carie. C'est dans Homère en
effet que nous trouvons cette épithète appliquée aux Cariens :

NàaTïiç au Kapôiv ^v^eraTo (3apêapoç<ovwv,

Oî M&tjtov sj^oy , (PGeiptbv t' ôpoç âx.piTocpu'XXûv,
Maiàvôpou Te poàç, Mux.à>.7iç t' a'/roivà x,àp-/|vallj.

Or. le texte de Strabon contient deux passages importants, en ce sens qu'ils attestent
que les deux peuples ont été confondus par les poètes :

« Les poêles, et surtout les poètes tragiques, d'après leur coutume de confondre les
divers peuples, donnent aux Lyciens le nom de Cariens, de même qu'ils ont donné
celui de Phrygiens aux Troyens, aux Mysiens et aux Lydiens indistinctement (2). » Or,
tous les documents que nous avons recueillis sur ces trois derniers peuples, nous ont
prouvé qu'ils étaient originaires de Thrace, et que leur point de départ se trouvait
renfermé dans des provinces limitrophes et peu étendues. Strabon revient encore sur
la même idée quelques pages plus loin, en disant : Sophocle donne à la Cilicie le nom
de Pamphylie, par suite de cette licence ordinaire aux poètes tragiques, qui donnent
aussi à la Lycie le nom de Carie (3).

Si maintenant nous consultons Hérodote, le plus ancien écrivain qui, après Homère,
parle de la Lycie, nous y trouvons des développements, que je transcris en entier, car
ils résument toute l'ancienne histoire des Lyciens, et prouvent qu'ils avaient une origine
commune avec les Cariens, et, par conséquent, que leur langue doit être regardée comme
tenant à la langue pélasgique, si ce n'est le pélasge même, plutôt qu'à toute langue de
l'Asie orientale. C'est la conclusion qu'on doit tirer de ce passage d'Hérodote :

« A l'égard des Lyciens, ils sont connus de toute antiquité pour être originaires de Crète,
car il est certain que cette île fut autrefois occupée entièrement par des barbares. Dans
la guerre qui éclata entre les deux Bis d'Europe, Sarpédon et Minos, pendant qu'ils se
disputaient la royauté, Minos vainqueur chassa de l'île Sarpédon et son parti. Ceux-ci

<I} Iliade, H , 867.

(2) Strabon, liv. XIV, pi GG5.

»> Strabon, liv. XIV, page G75.
 
Annotationen