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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0012
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2

L’UNIVERS.

d’une invasion étrangère. Les voyageurs
étaient obligés d’emprunter l’habit de
simples marchands pour traverser ce
pays avec plus de sécurité, et pour ob-
tenir des notions qui étaient accueillies
avec avidité par les savants de l’Europe.
Mais grâce à l’énergie du souverain
qui avait anéanti les janissaires, et qui
voulait fermement modifier l’esprit de
son peuple, un heureux changement
s’était fait, dans les relations des habi-
tants de l’Asie Mineure avec les étran-
gers qui les visitaient, et, pendant plu-
sieurs années, fauteur a pu parcourir
la contrée, non-seulement sans ren-
contrer d’opposition delà part des au-
torités ou des paysans, mais encore c’est
à l’aide des renseignements qu’il obte-
nait , et qui étaient toujours accompa-
gnés des offres de service les plus ami-
cales, qu’il a pu pénétrer dans ces ré-
gions presque désertes où les vivres lui
eussent manqué sans le concours em-
pressé qu’il trouvait dans ce pays.
Cet. état de choses, qui paraissait si
nouveau alors, fut bientôt annoncé et
publié en Europe. L’auteur s’empressa
de le faire connaître, et appela de tous
côtés les explorateurs d’un pays sur
lequel l’histoire comme les sciences
avaient tant à apprendre. C’est à partir
de ce jour que les voyages de l’Asie de-
vinrent si nombreux et si fructueux. Si
l’on se reporte à la connaissance que les
érudits comme les géographes avaient
alors de l’Orient, on comprendra les
immenses progrès que les sciences et
l’histoire ont faits dans cette voie.
L’Angleterre comme l’Allemagne et
la Russie ont apporté leur tribut au
fonds commun des connaissances de l’O-
rient, et cependant, malgré ce qui a été
fait, on peut dire que cette étude n’est
encore qu’à l’état naissant. Nous allons
résumer dans ce volume l’état des con-
naissances historiques et géographi-
ques qui résulte des études déjà faites,
et nous signalerons les lacunes qui exis-
tent encore et les espérances que fait
concevoir cette ardeur de connaître
qui est un des cachets saillants de la
jeunesse d’aujourd’hui.*

CONSEILS AUX VOYAGEURS.
Le premier principe qui doit guider
un voyageur dans ces contrées lointai-
nes , c’est la confiance dans les popu-
lations qu’il visite. Nous pouvons dire
qu’il n’y a pas d’exemple qu’un cava-
lier arrivant franchement dans une tri-
bu, et y demandant l’abri et les vivres,
aucun "secours lui ait été refusé. L’hos-
pitalité, l’alfa et la diffa , comme on
dit en Afrique, sont toujours dans les
mœurs des Orientaux qui ne se sont pas
gâtés au contact des villes. Il est ce-
pendant une condition importante, c’est
de parler tant soit peu la langue du
pays et de pouvoirs’exprimer soi-même.
C’est déjà différent quand on est à la
merci d’un drogman presque toujours
élevé dans la crainte des Turcs et de
la peste, et disposé néanmoins à vanter
ses nombreux exploits contre les bri-
gands. Comme la plupart de ces auxi-
liaires, qui ont cependant leur degré
d’utilité, ne connaissent que médiocre-
ment la langue turque, ils sont exposés
à causer au voyageur les plus grands
mécomptes, soit sur les routes qu’il
veut parcourir, soit sur les ressources
qu’il doit rencontrer.
I! est donc de la plus grande impor-
tance pour ceux qui veulent entrepren-
dre un long voyage dans ces contrées
d’apprendre suffisamment de langue
turque pour savoir au moins compter
couramment ; cela est nécessaire pour
les distances comme pour les dépenses.
La connaissance des monnaies et des
mesures est des plus faciles à acquérir.
On ne compte guère les distances que
par heures de marche, sahat; un che-
val au pas lait six kilomètres dans un
sahat; ceci résulte d’un calcul fait
pendant plusieurs années. Un voyageur
qui veut parcourir l’Asie, nous enten-
dons ici l’Asie depuis Smyrne jusqu’au
golfe Persique, car les mœurs sont à
peu près les mêmes dans toutes ces
contrées, doit avoir soin de se munir,
par l’intermédiaire de son ambassade,
d’un ferman impérial valable pour les
autorités des provinces qu’il veut visi-
ter. Les gouverneurs des grandes villes,
comme Smyrne, Broussa, etc., délivrent,
à la demande des consuls, des bouyourdi
ou passeports valables pour le rayon de
 
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