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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0127
ASIE MINEURE.
1 17
nal des eaux fraîches afin de tempérer la
chaleur des autres. »
Du temps de Constantin Porphyro-
génète Pythia avait pris le nom de So-
teropolis (la ville du Sauveur).
Selon Zonare, c’est là que Constan-
tin est tombé malade : il se fit trans-
porter dans sa ville d’Ancyron, où il
mourut.
Les souverains comme les patriciens
de Byzance continuèrent dans la suite
de fréquenter les eaux thermales, et ces
voyages étaient pour eux l’occasion de
déployer tout le luxe de leurs équipages.
L’impératrice Théodora, femme de Jus-
tinien, alla, en l’année 525, prendre les
eaux chaudes de Pruse avec une suite
de quatre mille serviteurs.
BROUSSA BYZANTINE.
Mais les années s’écoulaient. Au luxe
et à l’indolence des Byzantins devait
bientôt succéder le bruit des armes, les
cris de guerre; une nation dédaignée et
presque ignorée de ses maîtres superbes
avait vu naître un homme qui devait
changer la face de l’Asie romaine.
Mahomet, vainqueur des empereurs
byzantins en Arabie et sur l’Euphrate,
avait révélé à tant de tribus insoumises
le secret de leur force. Chaque ville prise
était pour ses guerriers l’occasion du
partage d’un butin considérable, il n’en
fallait pas davantage pour appeler au-
tour du nouveau prophète toutes ces
peuplades disséminées dans les steppes
de l’Asie antérieure. Aux Arabes qui
avaient ravagé l’Osrhoëne et la Mésopo-
tamie succédèrent les tribus turques,
dont le nom était à peine connu des
Byzantins. C’est alors que commença
ce duel de trois siècles qui devait finir
par l’anéantissement de l’empire de By-
zance.
CHAPITRE XXI.
INVASION MUSULMANE.
Dans la série d’événements qui s’ac-
complirent pendant la période du
dixième au quinzième siècle, nous ne
mentionnerons que ceux qui se ratta-
chent directement à l’histoire de
Broussa Dès le troisième siècle de l’hé-
gire, les princes de la dynastie seld-
joukide avaient envahi plusieurs pro-
vinces de l’empire grec. Toghrul bey,
petit-fils de Seldjouk, contracta une al-
liance avec le calife successeur de Mah-
moud le Ghaznévide, et mourut en
laissant le pouvoir à son neveu Alp
Arslan, qui, le premier, étendit au delà
de l’Euphrate la renommée des tribus
turcomanes.
L’empereur Romain Diogène régnait
à Byzance, lorsque les Turcs se ruè-
rent pour la première fois sur les villes
de l’Asie Mineure. Césarée fut prise et
pillée, et l’avant-garde des futurs pos-
sesseurs du Bosphore s’avança jusqu’au
mont Olympe. Seifed Dewîet, prince
de la dynastie de Hamadan, assiégea
Broussa en 924, la prit par capitulation,
et la fit démanteler, mais non pas raser
entièrement. ; car plusieurs tours et une
grande partie des murailles portent le
caractère d’une époque antérieure.
Une heureuse expédition, entreprise
pendant le règne d’Alexis Comnene en
1097, amena de nouveau les musul-
mans sous les murs de Broussa, qui
fut prise et pillée; mais les musulmans
se retirèrent de nouveau.
Lorsque les Latins se furent emparés
de Constantinople, les princes byzan-
tins, pour repousser ces nouveaux en-
nemis, n’hésitèrent pas à faire alliance
avec les princes musulmans. Théodore
Lascaris, despote de Romanie, s’étant
lié avec le sultan d’Iconium, s’empara
de Broussa, qui fut en vain assiégée par
les Latins.
Le château, qui passait alors pour
une place imprenable résista à toutes
les attaques, et la place resta entre les
mains des Grecs jusqu’à la paix en
1214.
La mollesse que les habitants avaient
montrée dans leur défense contre les
musulmans excita la colère de l’em-
pereur Andronic. Il punit les principaux
habitants en livrant leurs biens au pil-
lage, et fit périr ou exiler un grand nom-
bre d’entre eux. C’est par ces moyens
violents qu’il se maintint a Broussa jus-
qu’à ce qu’il eût reconquis son empire
sur les Latins.
Nous sommes arrivés aux derniers
jours de la Prusa byzantine. Les musul-
mans vainqueurs vont régner en maî-
1 17
nal des eaux fraîches afin de tempérer la
chaleur des autres. »
Du temps de Constantin Porphyro-
génète Pythia avait pris le nom de So-
teropolis (la ville du Sauveur).
Selon Zonare, c’est là que Constan-
tin est tombé malade : il se fit trans-
porter dans sa ville d’Ancyron, où il
mourut.
Les souverains comme les patriciens
de Byzance continuèrent dans la suite
de fréquenter les eaux thermales, et ces
voyages étaient pour eux l’occasion de
déployer tout le luxe de leurs équipages.
L’impératrice Théodora, femme de Jus-
tinien, alla, en l’année 525, prendre les
eaux chaudes de Pruse avec une suite
de quatre mille serviteurs.
BROUSSA BYZANTINE.
Mais les années s’écoulaient. Au luxe
et à l’indolence des Byzantins devait
bientôt succéder le bruit des armes, les
cris de guerre; une nation dédaignée et
presque ignorée de ses maîtres superbes
avait vu naître un homme qui devait
changer la face de l’Asie romaine.
Mahomet, vainqueur des empereurs
byzantins en Arabie et sur l’Euphrate,
avait révélé à tant de tribus insoumises
le secret de leur force. Chaque ville prise
était pour ses guerriers l’occasion du
partage d’un butin considérable, il n’en
fallait pas davantage pour appeler au-
tour du nouveau prophète toutes ces
peuplades disséminées dans les steppes
de l’Asie antérieure. Aux Arabes qui
avaient ravagé l’Osrhoëne et la Mésopo-
tamie succédèrent les tribus turques,
dont le nom était à peine connu des
Byzantins. C’est alors que commença
ce duel de trois siècles qui devait finir
par l’anéantissement de l’empire de By-
zance.
CHAPITRE XXI.
INVASION MUSULMANE.
Dans la série d’événements qui s’ac-
complirent pendant la période du
dixième au quinzième siècle, nous ne
mentionnerons que ceux qui se ratta-
chent directement à l’histoire de
Broussa Dès le troisième siècle de l’hé-
gire, les princes de la dynastie seld-
joukide avaient envahi plusieurs pro-
vinces de l’empire grec. Toghrul bey,
petit-fils de Seldjouk, contracta une al-
liance avec le calife successeur de Mah-
moud le Ghaznévide, et mourut en
laissant le pouvoir à son neveu Alp
Arslan, qui, le premier, étendit au delà
de l’Euphrate la renommée des tribus
turcomanes.
L’empereur Romain Diogène régnait
à Byzance, lorsque les Turcs se ruè-
rent pour la première fois sur les villes
de l’Asie Mineure. Césarée fut prise et
pillée, et l’avant-garde des futurs pos-
sesseurs du Bosphore s’avança jusqu’au
mont Olympe. Seifed Dewîet, prince
de la dynastie de Hamadan, assiégea
Broussa en 924, la prit par capitulation,
et la fit démanteler, mais non pas raser
entièrement. ; car plusieurs tours et une
grande partie des murailles portent le
caractère d’une époque antérieure.
Une heureuse expédition, entreprise
pendant le règne d’Alexis Comnene en
1097, amena de nouveau les musul-
mans sous les murs de Broussa, qui
fut prise et pillée; mais les musulmans
se retirèrent de nouveau.
Lorsque les Latins se furent emparés
de Constantinople, les princes byzan-
tins, pour repousser ces nouveaux en-
nemis, n’hésitèrent pas à faire alliance
avec les princes musulmans. Théodore
Lascaris, despote de Romanie, s’étant
lié avec le sultan d’Iconium, s’empara
de Broussa, qui fut en vain assiégée par
les Latins.
Le château, qui passait alors pour
une place imprenable résista à toutes
les attaques, et la place resta entre les
mains des Grecs jusqu’à la paix en
1214.
La mollesse que les habitants avaient
montrée dans leur défense contre les
musulmans excita la colère de l’em-
pereur Andronic. Il punit les principaux
habitants en livrant leurs biens au pil-
lage, et fit périr ou exiler un grand nom-
bre d’entre eux. C’est par ces moyens
violents qu’il se maintint a Broussa jus-
qu’à ce qu’il eût reconquis son empire
sur les Latins.
Nous sommes arrivés aux derniers
jours de la Prusa byzantine. Les musul-
mans vainqueurs vont régner en maî-