ASIE MINEURE.
zane, fils de Mithridate. Prise par Tria-
rius, lieutenant de Cotta, elle tomba au
pouvoir des Romains, et à la chute de
l’empire byzantin, elle devint un des
comptoirs de la république de Venise.
Elle fut prise en 1460, par Mahomet II,
auquel elle se rendit à la première som-
mation. Les Génois y établirent des
entrepôts de leurs marchandises ; mais
depuis plus de deux siècles cette ville
est tombée dansunecomplètedécadence.
Amasserah est située à peu près
comme Sinope sur un isthme entre
deux ports. On y observe encore de
nombreux vestiges d’antiquités, notam-
ment les murailles de la citadelle, qui
sont construites en grands blocs de
pierre, des ruines d’aqueduc et les dé-
bris d’un palais que l’on regarde comme
celui d’Amastris.
Amasserah n’êst plus aujourd’hui
qu’un bourg maritime qui contient à
peine deux cents maisons.
Vient ensuite le Parthenius aujour-
d’hui Bartoun tchaï; en général les
noms géographiques dans ces contrées
se sont mieux conservés que dans
les régions du sud ; mais, en revanche,
les monuments ont presque tous dis-
paru , car dans toutes les villes de la
côte, on ne peut en citer un seul qui ait
résisté à la destruction. Le caractère de
ces villes est plutôt militaire que civil;
ce sont des places toujours prêtes à ré-
sister aux invasions du nord, et, en effet,
c’est par des attaques venues de ce
côté, qu’elles ont toutes péri.
Héraclée, colonie de Mégare, apparte-
nait au pays desMariandyniens; elle était
bâtie sur la presqu’île achérusienne, à
deux milles et demi du fleuve Lycus, on
montrait dans le voisinage une caverne
parlaquelleHerculedescenditaux enfers
pour en tirer le chien Cerbère. Les ha-
bitants croyaient que leur ville avait
été fondée au commandement d’un ora-
cle, et la regardaient comme un présent
de i’Hercule Argien, aussi ce dieu
était-il en grande vénération, et lorsque
Cotta s’en fut emparé, il trouva dans
l’agora une statue d’Hercule dont tous
les attributs étaient d’or.
Héraclée, grâce à son avantageuse
situation, devint une des principales
villes de ces parages. Les colons grecs
avaient réduit les Mariandyniens à l’état
de servage; on avait le droit de les ven-
dre, pourvu que ce ne fût pas hors des
frontières. Heraclée se gouverna long-
temps par ses propres lois; cependant, à
la suite d’une sédition dont le but était
une nouvelle répartition des terres, elle
appela Cléarque, un de ses citoyens, qui,
à l’aide du peuple, dont il embrassa la
cause, finit par devenir tyran d’Héraclée,
qu’il gouverna pendant douze ans. Le
pouvoir suprême fut exercé de la sorte
pendantplus de soixante ans. Au nombre
des tyrans d’Héraclée se trouvait Denys,
le mari de la reine Amastris, qui, par
son union avec Lysimaque, donna oc-
casion aux successeurs d’Alexandre de
s’immiscer dans les affaires de cette an-
cienne république. Les habitants d’Hé-
raclée, pour mettre obstacle à ces intri-
gues, firent alliance avec Mithridate,
roi de Pont, et avec les républiques de
Byzance et de Chalcédoine. Lorsque
les Romains arrivèrent en Asie, la ville
d’Héraclée signa avec eux un traité d’al-
liance dont une copie fut déposée dans
le temple de Jupiter capitolin.
Cependant la neutralité qu’elle voulut
conserver pendant la guerre contre Mi-
thridate lui fut fatale ; elle fournit se-
crètement des navires à ce prince; aussi,
après la défaite du roi de Pont, Lucul-
lus ordonna à son lieutenant Cotta de
faire le siège de la ville. Il parvint à s’en
emparer, et la réduisit en cendres.
Héraclée, étant tombée au pouvoir de
Rome, ses murailles furent recons-
truites, et elle reçut une colonie romaine
qui s’établit dans son territoire.
Antoine avait donné cette ville a
Adiatorix, tétrarque des Galates, qui ne
conserva pas longtemps le pouvoir; elle
fut alors annexée à la province de Pont.
La caverne Acherusia a été retrouvée
par M. Boré au milieu des jardins, vers
le nord ; on y observe les ruines d’un
aqueduc et de deux temples qui ont été
convertis en églises. Elle s’ouvre sur la
pente d’une colline rocheuse au pied de
laquelle coule un ruisseau qui nourrit des
tortues; là il trouva cachée sous le feuil-
lage l’entrée d’un souterrain qui était
rarement visité. La grotte Acherusia
avait, au dire des anciens, plus de deux
cent cinquante pas de profondeur (1).
(i) Xénophon, Anabas., 1. VI, 574-575.
zane, fils de Mithridate. Prise par Tria-
rius, lieutenant de Cotta, elle tomba au
pouvoir des Romains, et à la chute de
l’empire byzantin, elle devint un des
comptoirs de la république de Venise.
Elle fut prise en 1460, par Mahomet II,
auquel elle se rendit à la première som-
mation. Les Génois y établirent des
entrepôts de leurs marchandises ; mais
depuis plus de deux siècles cette ville
est tombée dansunecomplètedécadence.
Amasserah est située à peu près
comme Sinope sur un isthme entre
deux ports. On y observe encore de
nombreux vestiges d’antiquités, notam-
ment les murailles de la citadelle, qui
sont construites en grands blocs de
pierre, des ruines d’aqueduc et les dé-
bris d’un palais que l’on regarde comme
celui d’Amastris.
Amasserah n’êst plus aujourd’hui
qu’un bourg maritime qui contient à
peine deux cents maisons.
Vient ensuite le Parthenius aujour-
d’hui Bartoun tchaï; en général les
noms géographiques dans ces contrées
se sont mieux conservés que dans
les régions du sud ; mais, en revanche,
les monuments ont presque tous dis-
paru , car dans toutes les villes de la
côte, on ne peut en citer un seul qui ait
résisté à la destruction. Le caractère de
ces villes est plutôt militaire que civil;
ce sont des places toujours prêtes à ré-
sister aux invasions du nord, et, en effet,
c’est par des attaques venues de ce
côté, qu’elles ont toutes péri.
Héraclée, colonie de Mégare, apparte-
nait au pays desMariandyniens; elle était
bâtie sur la presqu’île achérusienne, à
deux milles et demi du fleuve Lycus, on
montrait dans le voisinage une caverne
parlaquelleHerculedescenditaux enfers
pour en tirer le chien Cerbère. Les ha-
bitants croyaient que leur ville avait
été fondée au commandement d’un ora-
cle, et la regardaient comme un présent
de i’Hercule Argien, aussi ce dieu
était-il en grande vénération, et lorsque
Cotta s’en fut emparé, il trouva dans
l’agora une statue d’Hercule dont tous
les attributs étaient d’or.
Héraclée, grâce à son avantageuse
situation, devint une des principales
villes de ces parages. Les colons grecs
avaient réduit les Mariandyniens à l’état
de servage; on avait le droit de les ven-
dre, pourvu que ce ne fût pas hors des
frontières. Heraclée se gouverna long-
temps par ses propres lois; cependant, à
la suite d’une sédition dont le but était
une nouvelle répartition des terres, elle
appela Cléarque, un de ses citoyens, qui,
à l’aide du peuple, dont il embrassa la
cause, finit par devenir tyran d’Héraclée,
qu’il gouverna pendant douze ans. Le
pouvoir suprême fut exercé de la sorte
pendantplus de soixante ans. Au nombre
des tyrans d’Héraclée se trouvait Denys,
le mari de la reine Amastris, qui, par
son union avec Lysimaque, donna oc-
casion aux successeurs d’Alexandre de
s’immiscer dans les affaires de cette an-
cienne république. Les habitants d’Hé-
raclée, pour mettre obstacle à ces intri-
gues, firent alliance avec Mithridate,
roi de Pont, et avec les républiques de
Byzance et de Chalcédoine. Lorsque
les Romains arrivèrent en Asie, la ville
d’Héraclée signa avec eux un traité d’al-
liance dont une copie fut déposée dans
le temple de Jupiter capitolin.
Cependant la neutralité qu’elle voulut
conserver pendant la guerre contre Mi-
thridate lui fut fatale ; elle fournit se-
crètement des navires à ce prince; aussi,
après la défaite du roi de Pont, Lucul-
lus ordonna à son lieutenant Cotta de
faire le siège de la ville. Il parvint à s’en
emparer, et la réduisit en cendres.
Héraclée, étant tombée au pouvoir de
Rome, ses murailles furent recons-
truites, et elle reçut une colonie romaine
qui s’établit dans son territoire.
Antoine avait donné cette ville a
Adiatorix, tétrarque des Galates, qui ne
conserva pas longtemps le pouvoir; elle
fut alors annexée à la province de Pont.
La caverne Acherusia a été retrouvée
par M. Boré au milieu des jardins, vers
le nord ; on y observe les ruines d’un
aqueduc et de deux temples qui ont été
convertis en églises. Elle s’ouvre sur la
pente d’une colline rocheuse au pied de
laquelle coule un ruisseau qui nourrit des
tortues; là il trouva cachée sous le feuil-
lage l’entrée d’un souterrain qui était
rarement visité. La grotte Acherusia
avait, au dire des anciens, plus de deux
cent cinquante pas de profondeur (1).
(i) Xénophon, Anabas., 1. VI, 574-575.