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I

| DISCOURS SUR L'AN AT O MIE

avec l'ancienne. Offrons à ce grand homme l'hommage de notre reconnoissance, et témoi-
gnons-lui notre respect en suivant sa méthode et en nous efforçant de marcher sur ses
traces.

Il n'y a point d'animal ou de corps organisé qui ne puisse être le sujet de l'Anatomie;
mais l'étendre à tous, ce seroit exiger trop de travaux : il suffira de choisir, parmi les corps
vivants considérés depuis l'homme jusqu'à la plante, ceux dont les différences fournissent
les caractères les plus remarquables, et d'en former une suite de genres anatomiques
auxquels les espèces intermédiaires et les travaux déjà faits puissent se rapporter.

L'amour du merveilleux doit sur-tout être banni de cet ouvrage. Quelques animaux
ont, dans certaines parties, une conformation extraordinaire qui n'est pas ce que l'Anato-
mie comparée offre de plus intéressant; souvent même ces singularités trouvent à peine
une place dans le système des êtres : elles ne doivent point être oubliées dans notre
tableau; mais on y verra, sans doute avec plus de plaisir, les rapports suivis, croissants ou
décroissants des différentes fonctions dans toutes les classes des corps organisés : on les
verra se réunir, se diviser ensuite, et la vie, attachée à un petit nombre d'organes, se
réduire,:pour ainsi dire, à ses éléments dans quelques espèces, et paraître d'autant plus
féconde etp>lus assurée, qu'elle devient en même temps plus simple, plus facile et plus
répandue.

Les effets par lesquels elle se manifeste peuvent être regardés comme des signes pro-
pres à la faire reconnoître par-tout où elle existe : les corps vivants sont tous disposés de
manière à se nourrir (1) et à se reproduire (2); différents sucs circulent dans leurs vais-
seaux (3) et reçoivent dans leurs organes une préparation relative à leurs besoins (4) : ils
communiquent tous intimement avec le fluide où ils sont plongés (5); des puissances
contractiles (6), plus ou moins soumises à leur volonté, meuvent des léviers (7) destinés
à divers usages, et des cordons nerveux qui, se réduisant en pulpe, établissent des rapports
déterminés entre le corps auquel ils appartiennent et tous ceux dont il est environné (8).
On peut déduire de ces considérations des caractères qui forment les principales modi-
fications du système vivant.

Pour en découvrir le mécanisme, il faut rechercher parmi leurs effets quels sont ceux
qui se rapportent aux loix bien établies de la Chimie ou de la Physique, et les distinguer
soigneusement des effets qui n'ont point avec ces loix de liaison immédiate, ou au moins
connue, et dont la cause nous est cachée. Ce sont ces derniers que Van-Helmont et
Stahl ont fait dépendre d'une archée ou de l'ame, sans réfléchir que, leur nature n'étant
point approfondie, ce qu'ils attribuoient à un seul agent dépendoit peut-être de plusieurs.
En recourant à des causes imaginaires, ne semble-t-il pas que ces grands hommes aient
voulu cacher leur ignorance sous le voile de la Philosophie, et qu'ils n'aient pu se résoudre
à marquer jusqu'où s'étendoient leurs connoissances positives? Ils ont, sans doute, eu
raison de dire, et nous pensons, comme eux, que certains phénomènes se rencontrent
seulement dans les corps organisés, et qu'un ordre particulier de mouvements et de
combinaisons en fait la base et en constitue le caractère. On se trompoit, sans doute,
en leur assignant des causes hypothétiques dont on a enfin dévoilé l'insuffisance; mais

( 1 ) La digestion etla nutrition, (3) La circulation. (5) La respiration.' (7) L'ossification.

(2) La génération, ' (4) Les sécrétions, (6) L'irritabilité. (8) La sensibilité.
 
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