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i8 DISCOURS

correspondent à celles del'anatomie humaine. L'on n'a point encore décrit les articula-
tions, les ligaments, les muscles, les vaisseaux, les nerfs, les glandes, ni la structure interne
des viscères considérés dans les différentes classes d'animaux. J'ai commencé depuis plu-
sieurs années ce travail dont les difficultés sont immenses. Je continuerai de m'y livrer
avec courage, espérant que ceux qui l'achèveront un jour avec gloire me sauront quelque
gré de la peine que j'aurai prise pour jeter les fondements d'un édifice dont les maté-
riaux sont épars ou entassés sans ordre dans des constructions vicieuses, ou cachés encore
dans le sein de la nature.

L'art de la dissection du corps humain doit ses progrès aux efforts de plusieurs siècles.
Les anciens anatomistes n'avoient point imaginé de briser les os pour y suivre la route des
nerfs : ils n'avoient point rempli les vaisseaux d'un fluide dont les parties les plus déliées,
«'échappant par les extrémités capillaires, semblent reproduire le méchanisme des sécré-
tions dans un corps inanimé : ils n'avoient point vu le mercure communiquer aux réseaux
qui le contiennent son brillant, ses reflets et sa souplesse: ils n'ont point connu ces mil-
liers de vaisseaux dont les membranes, transparentes comme la lymphe qu'elles contien-
nent, ont échappé si long-temps aux yeux des observateurs. Toutes ces découvertes, tous
Ces moyens, perfectionnés parla main du temps, sont applicables à l'anatomie des ani-
maux.

Les fautes commises dans la dissection du corps humain nous seront toujours pré-
sentes, et leur souvenir nous avertira de les éviter. Des préparations trop longues, des
divisions trop subtiles, ont souvent conduit à de fiux résultats. Le corps muqueux et l'épi-
derme ne sont qu'une seule et même substance : àforce de les tourmenter, on les a séparés.
Le scalpel de Ruysch a trop multiplié les membranes. Weitbrecht, en décrivant plus de
cent ligaments dans la main, est devenu minutieux, diffus et obscur. L'injection, poussée
avec trop de force et d'abondance dans la rate, y a produit des épanchements que la na-
ture désavoue. Coschwitz, Nuck, etValsalva lui-même, ont pris des vaisseaux sanguins,
l'un pour un conduit excréteur, les deux autres pour des vaisseaux lymphatiques. Ces
erreurs des yeux les plus exercés nous ont toujours inspiré la plus grande défiance de
nous-mêmes dans un genre d'anatomie où, marchant presque sans guide, nous devons
toujours craindre de nous égarer.

Écoutons les maîtres de l'art. Ils nous disent que les muscles doivent être décrits dans
leur situation respective et par couches ; qu'il faut distinguer ceux qui s'attachent aux os
dans une grande étendue d'avec ceux dont les seules extrémités s'y insèrent; que la struc-
ture intérieure de ces organes, et le trajet des tendons dans leurs chairs, ne sont point
assez connus ; que les viscères doivent être vus en place et dans tous les sens possibles;
qu'il ne faut point borner à une seule position le corps que l'on dissèque; qu'il convient
de lui en donner plusieurs et d'observer ce qui se passe dans chacune d'elles ; que les
vaisseaux et les nerfs doivent être démontrés avec toutes leurs connexions ; enfin ils nous
disent que la recherche des glandes conglobées mérite une grande attention, parcequ'elles
annoncent toujours la présence des vaisseaux lymphatiques.

Avertis par ces réflexions, gardons-nous sur-tout d'infecter un monde nouveau en y
répandant de vieilles opinions ou des systèmes. Profitons de l'exemple, sans nous en
rendre esclaves : considérons Zinn, Mecsel, Haller, Albinus, lorsqu'ils ont surpassé leurs
 
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