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SUR L'ÂNATOMIE. 43
Dans quelques poissons l'estomac est épais et arrondi comme le gésier des oiseaux ;
dans les autres il est à peine distinct des intestins. Des appendices nombreuses sont sus-
pendues près du pylore. Ici le cœur n'a qu'une seule oreillette, comme il n'a qu'un seul
ventricule. Le cerveau n'est qu'un assemblage de tubercules qui répondent à l'origine
des principaux nerfs; et, dans quelques uns, des organes particuliers fixent la matière de
l'électricité.

La torpille et l'anguille de Surinam seront considérées sous ce dernier aspect. La lam-
proie, dont la partie supérieure de la tête est percée pour donner entrée à l'eau, sera
comparée avec la baudroie et avec l'esturgeon. On recherchera quelle est la forme des
vessies aériennes, que Garden a prises mal-à-propos pour les poumons du coffre, et par
quelles puissances le tetraodon s'enfle et redresse ses épines. On décrira les singularités
de la vessie natatoire du malarmât, les suçoirs de la lompe, la tête de l'hypocampe,
l'ovaire unique de la perche, les os verds de la mustele, l'organe par lequel le rémore
s'attache, l'estomac et les ailes du muge ; enfin la structure du misgurn, dont les balan-
cements dans les eaux correspondent à ceux de l'hygromètre.

Tous les poissons sont ovipares. La fécondité des poissons épineux est une sorte de
prodige; des milliers de grains, tous propres à reproduire l'espèce, sont entassés dans
leurs ovaires, et un conduit assez court sert au passage de ces petits œufs. Dans la plupart
des épineux anguilliformes, ces organes, disposés en grappe, sont situés hors de l'en-
ceinte du péritoine. Dans l'anguille, c'est par la même ouverture que sortent les matières
excrémentielles'et les œufs. On retrouve la même structure dans la lamproie, et ce n'est
pas le seul caractère que les anguilliformes partagent avec les cartilagineux.

Dans ceux-ci les œufs, détachés des ovaires, tombent dans Y utérus : les petits y éclo-
sent. Après y avoir pris de l'accroissement, et quoique sortis du ventre de leurs mères,
on les voit adhérer encore, par un cordon ombilical, à l'enveloppe qui les contenoit ;
sorte de réproduction qui semble tenir le milieu entre celle des animaux ovipares et celle
des vivipares, et qui nous fait soupçonner que le mécanisme de la génération n'est pas
aussi différent qu'on l'a cru dans ces deux classes d'animaux.

Les œufs des poissons branchiosteges proprement dits sortent comme dans les épi-
neux : mais dans quelques uns (1) ils restent attachés à la partie extérieure de l'abdomen
jusqu'à ce qu'ils soient éclos ; ou, comme dans le cheval marin (2), ils adhèrent aux pa-
rois internes de deux renflements longitudinaux situés derrière l'anus, et qui disparois-
sent après le développement des petits. M.Broussonnet, auquel ces observations appar-
tiennent, pense que cette espèce de ponte est la même dans tous les branchiosteges des
mers des Indes : ajoutons qu'elle est analogue à celle de plusieurs quadrupèdes ovipares,
et sur-tout à celle de la grenouille appellée pipa. Ainsi, appliqués à la surface du corps>
les œufs des branchiosteges sont fécondés par le mâle. Un organe particulier sert, dans le
gras mollet (3), à maintenir les individus des deux sexes réunis, et à protéger, contre les
flots toujours soulevés des mers du nord, un accouplement qui doit être prolongé pour
être utile. Celui des cartilagineux, tels que la raie et le chien de mer, se fait à la manière
des serpents, c'est-à-dire à l'aide d'un organe double : ajoutons qu'il s'opère avec lenteur.

(ï) Les syngnathus sont dans ce cas.

(2) Ce poisson est un syngnathus.

(3) Cyclopterus lumpm.
 
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