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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 6) — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.1318#0375
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PENDANT LE MOYEN AGE. 3()5

Mais, d'abord, il est nécessaire de rappeler en quelques lignes ce
qu'était la tactique romaine, et l'on reconnaîtra l'influence de cette
lactique pendant les premiers siècles du moyen âge.

La légion romaine se composait de dix cohortes. La première
comprenait douze cents fantassins et cent trente-deux cavaliers
cuirassés ; elle formait la tête, était en possession de l'aigle et des
images sacrées, et, en bataille, se plaçait à la droite. On l'appelait
cohorte militaire. La deuxième cohorte contenait cinq cent cin-
quante-cinq fantassins et soixante-six cavaliers, et s'appelait comme
les huit autres : cohorte de cinq cents. On composait la troisième
cohorte des hommes les plus robustes, comme étant destinés à sou-
tenir le centre ; la cinquième, qui tenait la gauche, était de même
recrutée de soldats éprouvés. Ces cinq cohortes formaient la pre-
mière ligne.

La seconde ligne comprenait également cinq cohortes, mais de
cinq cent cinquante-cinq fantassins et de soixante-six cavaliers cha-
cune; la sixième, la huitième et la dixième formées de soldats de
choix. Ces dix cohortes faisaient la légion complète de six mille fan-
tassins et de sept cent vingt-six cavaliers. Quelquefois on y adjoi-
gnait plusieurs cohortes d'élite (milliaires).

La légion était commandée par un préfet.

Chaque cohorte était divisée par centuries. L'aigle était l'enseigne
générale de la légion; le dragon, l'enseigne de la cohorte; chaque
centurie avait en outre son guidon. La centurie était elle-même
divisée en dix manipules on chambrées.

La cavalerie était divisée en turmes de trente-deux cavaliers ayant
chacune son guidon et commandée par un décurion.

L'ordre de balaille était habituellement celui-ci : La cavalerie sur
les ailes; la première cohorte d'élite, à droite; la cinquième, à la
gauche, en première ligne; la sixième cohorte à droite, et la
dixième à gauche, en seconde ligne. Derrière ces lignes on plaçait
les férentaires, soldats auxiliaires légèrement armés et remplissant
l'office de tirailleurs; les scutati, couverts de pavois; les archers, les
frondeurs et les tragulaires aimés de balistes de main. Ces dernières
troupes se développaient sur les ailes ou passaient devant la légion,
suivant l'occurrence ; elles engageaient le combat ou poursuivaient
l'ennemi en retraite avec la cavalerie. Quant ,à la légion proprement
dite, pesamment armée, manœuvrant lourdement, elle formait un
noyau compacte, devant lequel les efforts de l'ennemi venaient se
briser. Si la légion était entourée, si son centre était enfoncé, on
rétablissait le combat au moyen des réserves (triariï). Pour elle,
 
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