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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 6) — Paris, 1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.1318#0381
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PENDANT LE MOYEN AGE. 371

de fantassins formaient des batailles en cercle sur double rang, au
milieu desquelles la cavalerie, après avoir fourni une charge, venait
se rallier pour charger de nouveau.

On sait que cette bataille fut donnée inopinément. Les Français,
voulant tourner l'armée des coalisés, furent suivis par l'ennemi, qui
déjà chargeait l'arrière-garde française, quand Philippe-Auguste fut
prévenu du danger au moment où une partie de ses troupes avait
déjà passé la petite rivière de Marque, affluent de la Lys. S'arrêtant
brusquement, il fit ranger son armée en une seule ligne et en ordon-
nant aux communes, qui avaient franchi le pont, de revenir sur leurs
pas. Cette ligne avait une étendue de mille quarante pas, et dut encore
s'étendre pour ne pas être tournée. L'attaque fut commencée par
l'aile droite des Français et une effroyable mêlée s'ensuivit; mais ar-
rivèrent les troupes des communes, qui formèrent ainsi un rideau de
piquiers et d'arbalétriers derrière lequel la cavalerie se ralliait pour
s'élancer de nouveau sur l'ennemi. Tous les efforts de cette cavalerie
purent ainsi se porter sur le corps commandé par Ferrand. Après trois
heures de lutte, la ligne ennemie fut rompue et le gain de la bataille
assuré. Malheureusement les successeurs de Philippe-Auguste ne
parurent pas comprendre tous les avantages que pouvait donner aux
troupes qu'ils eurent à commander une infanterie nombreuse et
solide, et ce n'est que beaucoup plus tard que nous voyons de nou-
veau employer efficacement, dans les armées françaises, les hommes
de pied.

Pendant l'occupation franque en Syrie et en Palestine, les armées
chrétiennes eurent à livrer de nombreux combats et même de grandes
batailles. Il ne paraît pas qu'elles aient adopté une lactique particu-
lière en face des troupes ennemies, qui, elles-mêmes, opéraient
ainsi qu'elles l'ont toujours fait, c'est-à-dire à l'aide de grandes
masses de cavalerie légère se jetant sur un point, cherchant à sur-
prendre les convois, les corps isolés et à les envelopper. Toute l'at-
tention des armées chrétiennes se porta donc, en présence d'un en-
nemi le plus souvent insaisissable, à établir sur les voies principales
de communication, des forts ou des postes fortifiés afin de donner
des appuis aux troupes qui devaient tenir la campagne.

Le long séjour des Francs en Syrie n'était pas fait pour donner de
l'importance aux troupes de pied, qui dans celte contrée et en pré-
sence d'un ennemi très-mobile, ne pouvaient être d'un grand secours.
Aussi les gens de pied en Orient ne furent-ils guère employés que
pendant les opérations de siège. En campagne, et munis d'armes
de petite portée, ces troupes de pied ne rendaient que de bien faibles
 
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