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Voltaire
Oreste: tragédie — Paris, 1750

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https://doi.org/10.11588/diglit.3135#0036
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36 oreste;

ELECTRE.
Je vous crois ; j'attends tout : mais n'eft-ce point un piège
Qi>; ten.i de mon tyran la fourbe facrilege ?
Al ins. De mon bonheur il me faut aflurer,
Ces étrangers.... Courons, mon cœur va m'éclairer.

IPHISE.
Pammene m'avertit, Pammene nous conjure
De ne point approcher de fa retraite obfcure ;
Il y va de fes jours.

ELECTRE.
Ah ! que m'avez-vous dit ?
Non : vous êtes trompée, & le Ciel nous trahit.
Mon frère, après feize ans, rendu dans fa patrie >
Eût volé dans les bras qui fauverent fa vie >
U eût porté la joye à ce cœurdéfolé ;
Loin ie vous fuir, Iphife , il vous auroit parlé.
Ce fer vous raffuroit, & j'en fuis allarmée !
Une mers cruelle eft trop bien informée.
J'ai cru voir, & j'ai vu dans fes yeux interdits
Le barbare plaifir d'avoir perdu fon fils.
N'importe , je conferve un refte d'efpérance ;
Ne m'abandonnez pas, ô Dieux de la vengeance £
Pammene à mes tranfports pourra-t-il réfïiter?
Il faut qu'il parle, allons:rien ne peut m'arrête*

IPHISE.
Vous vous perdez ; fongez qu'un maître impitoyable
Nous obféde, nous fuit d'un œil inévitable.
Si mon frère eft venu nous Talions découvrir ;
Ma fœur, en lui parlant nous le faifons périr :
Et fî ce n'eft pas lui, notre recherche eft vaine,
Irrite nos tyrans , met en danger Pammene.
Venez à ce tombeau, vous pouvez l'honorer >
Et Ton ne vous a pas deffendu d'y pleurer ;
Cet étranger, ma fœur, y peut paraître encore;
C'eft un afile fur ; & ce ciel que j'implore ,
Ce ciel dont votre audace accule les rigueurs ,
Pourra le rendre encor à vos cris, à mes pleurs :
Venez.

ELECTRE.
De quel efpoir ma douleur eft fuivie !
Ah fî vous me trompez , vous m'arrachez la vie.

Fis du fécond Afte*
 
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