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Voltaire
Oreste: tragédie — Paris, 1750

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https://doi.org/10.11588/diglit.3135#0037
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TRAGEDIE.

ACTE III.

SCENE PREMIERE.

ORESTE,PILADE, PAMMENE.
Un efclave dans l'enfoncement qui porte une urne &uneéfée.

Q PAMMENE.

Ue béni foit le jour fi long-teins attendu ,
Où le fils de mon maître à nos larmes rendu
Vient, digne de fa race &de fa deftinée ,
Venger d'Agamemnon la cendre profanée.
Je crains que le tyran, par fon trouble averti»
Ne détourne un deftin déjà trop preflenti:
Il n'a fait qu'entrevoir & ion juge & fon maître ,
Et fa rage a déjà femblé lereconnaîtte;
Il s'informe, il s'agitei il veut fur-tout vous voirj
Vous-même vous mêlez la crainte à mon eipoir.
De vos ordres facrés exécuteur fidèle,
Je fonde les efprits , j'encourage leur zélé ;
Des fujets gémiflfans confolant la douleur ,
Je leur montre de loin leur maître & leur vengeur.
La race des vrais rois tôt ou tari efl chérie :
Le cœur s'ouvre aux grands nomsd'Orefle & de patrie:
Tout femble autour de moi fortir d'un long fommeil ;
La vengeanceaflbupieeft au jour du réveil,
Et le peu d'habitans de ces triftes retraites
Levé les mains au ciel, & demande où vous êtes.
Mais je frémis de voir Orelle en ce défert,
Sans armes, fans foldats , prêt d'être découvert.
D'un barbare ennemi l'a&ive vigilance
Peut prévenir d'un coup votre jufle vengeance ;
Et contre ce tyran fur le trône affermi,
Vous n'amenez, helas , qu'Orefle & fon ami.

PILADE,
C'eft aflfez , & du ciel je reconnais l'ouvrage :
Il nous a tout ravi par ce cruel naufrage:
Il veut feul accomplir fes auguftes delfeins,
Pour ce grand facrifice il ne veut que nos maias.
Tantôt de trente rois il arme la vengeance ;
 
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