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Voltaire
Oreste: tragédie — Paris, 1750

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https://doi.org/10.11588/diglit.3135#0049
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TRAGÉDIE 49

ACTE IV.
SCENE T RE MIERE.

ORESTE.PILADE.

DORESTE.
E Pammene , il eft vrai, l'adroite vigilance,
D'Egifte, pour un ttms , trompe la défiance;
On lui dit que les Dieux > de Tantale ennemis >
Frappoient en même tenu les derniers de les fils.
Peut être que le Ciel qui pour nous fe déclare ,
Répand l'aveuglement fur les yeux d'un barbare.
Mais tu vois ce tombeau fi cher à ma douleur >
Où ma main frémiflante offrit ce fer vengeur;
Ce fer eft enlevé par des mains facriléges.
L'afile de la mort n'a plus de privilèges ;
Et je crains que ce glaive à mon tyran porté »
Ne lut donne fur nous quelque affreufe clarté.
Précipitons l'inftant où je veux le furprendre.

PILADE.
Pammene veille à tout, ians doute il faut l'attendre.
Dès que nous aurons vu dans ces bois écartés»
Le peu de vos fujets, à vous fuivre excités >
Par trois divers chemins retrouvons-nous enfemble >
Non loin de cette tombe > au lieu qui nous raflemble.

ORESTE.
Allons... Pilade: ah Ciel! ah ! trop barbare loi!
Ma rigueur affaffine un cœur qui vit pour moi.
Quoi j'abandonne Elc&re à fa douleur mortelle !

PILADE.
Tu l'as juré , pourfuis, & ne redoute qu'elle.
Electre peut te perdre > & ne peut te fervir :
les yeux de tes tyrans font tous prêts de s'ouvrir ;
Renferme cette amour & fi fainte & fi pure ;
Doit-on crain Ire en ces lieux de dompter la nature ?
Ah ! de quels fentimens te laiffes-tu troubler ?
Il faut venqer Eiedre, &n^n b confolcr.,

ORESTE.
Pilade > elle s'avance, & me cherche peut-être.

G
 
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