6% O R E S T E.
Eh bien , quel eft i'exil que vous me deitinez ?
Quel eft le nouveau crime où vous me condamnez 1
Parlez... Vous prononcez le nom de la Tauride ;
J'y cours j j'y vais trouver laPrêtreffe homicide
Qui n'offre que du fangà des Dieux en courroux,
A des Dieux moins cruels, moins barbares que yous.
* ELECTRE.
Demeurez. Conjurez leur juftice& leur haine.
PILADE.
Jeté fuivrai par-tout où leur fureur t'entraîne.
Que l'amitié triomphe en ce jour odieux,
Des malheurs des mortels & du courroux des Dieux.
Fin du cinquième & dernier Aile.
* Quoique cette cataftropbe, imitée de Sophocle, fait fans au-
cune comparaifon plus théâtrale &■ plus tragique que l'autre ma-
nière dont on a joué la fin de la pièce, cependant j'ai été oblige
de préférer furie théâtre cette fecondf leçon, toute faible qu'elle
e(ï, à ta première. Rien n'e/i plus aife & plus commun parmi
nous , que dejetter du ridicule fur une aâiion théâtrale à la-
quelle on n'eft pas accoutumé. Les cris de Clitemneftre qui fai-
saient frémir les Athéniens,atiroient pu fur un théâtre mal conf-
trait & eonfufément rempli de jeunes gens ^faire rire des
français y& c eft ce que prétendait me cabale un peu violente.
Cette, aciiàw théâtrale a fait beaucoup d'effet a irerfailies »
parce que lafcéne , quoique trop étroite, était libre, & que le
fonds plus raproché , laiffoit entendre Clitemneftre avec plus de
teneur , & rendoit fa mort plus pré fente; mais je doute que
l'exécution eût pu réuflirà Paris.
Voici donc la manière dont on a gâté la fin de la pièce de
Sophocle.
On dit que dans ce trouble on voit les Eumenides
Sourdes à la prière, & de vengeance avides ;
Miniftres des arrêts prononcés par le fort,
Marcher autour d'Orefte en appellant la mort.
IPHISE.
Il vient; il eft vengé; je le vois.
ELECTRE.
Cher Orefte, .
Je peux vous embrafler : Dieux ! quel accueil funefte,
Quels regards effrayans. ,
ORESTE.
O terre entr'ouvre-toi :
Clitemneftre, Tantale, Atrée, attendez-moi,
Je vous luis aux enfers, éternelles victimes. &c
F I N.
Eh bien , quel eft i'exil que vous me deitinez ?
Quel eft le nouveau crime où vous me condamnez 1
Parlez... Vous prononcez le nom de la Tauride ;
J'y cours j j'y vais trouver laPrêtreffe homicide
Qui n'offre que du fangà des Dieux en courroux,
A des Dieux moins cruels, moins barbares que yous.
* ELECTRE.
Demeurez. Conjurez leur juftice& leur haine.
PILADE.
Jeté fuivrai par-tout où leur fureur t'entraîne.
Que l'amitié triomphe en ce jour odieux,
Des malheurs des mortels & du courroux des Dieux.
Fin du cinquième & dernier Aile.
* Quoique cette cataftropbe, imitée de Sophocle, fait fans au-
cune comparaifon plus théâtrale &■ plus tragique que l'autre ma-
nière dont on a joué la fin de la pièce, cependant j'ai été oblige
de préférer furie théâtre cette fecondf leçon, toute faible qu'elle
e(ï, à ta première. Rien n'e/i plus aife & plus commun parmi
nous , que dejetter du ridicule fur une aâiion théâtrale à la-
quelle on n'eft pas accoutumé. Les cris de Clitemneftre qui fai-
saient frémir les Athéniens,atiroient pu fur un théâtre mal conf-
trait & eonfufément rempli de jeunes gens ^faire rire des
français y& c eft ce que prétendait me cabale un peu violente.
Cette, aciiàw théâtrale a fait beaucoup d'effet a irerfailies »
parce que lafcéne , quoique trop étroite, était libre, & que le
fonds plus raproché , laiffoit entendre Clitemneftre avec plus de
teneur , & rendoit fa mort plus pré fente; mais je doute que
l'exécution eût pu réuflirà Paris.
Voici donc la manière dont on a gâté la fin de la pièce de
Sophocle.
On dit que dans ce trouble on voit les Eumenides
Sourdes à la prière, & de vengeance avides ;
Miniftres des arrêts prononcés par le fort,
Marcher autour d'Orefte en appellant la mort.
IPHISE.
Il vient; il eft vengé; je le vois.
ELECTRE.
Cher Orefte, .
Je peux vous embrafler : Dieux ! quel accueil funefte,
Quels regards effrayans. ,
ORESTE.
O terre entr'ouvre-toi :
Clitemneftre, Tantale, Atrée, attendez-moi,
Je vous luis aux enfers, éternelles victimes. &c
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