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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Sixieme): Histoire Du Parlement De Paris — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90796284]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49773#0170
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IÔ2

ETATS GENERAUX

29 juin premier président, assembla toutes les chambres. On
lî93’ déclara la loi salique inviolable , on protesta de nullité
contre l’élection d’un prince étranger; et le président
le Maître fut chargé de signifier cet arrêt au duc de
Mayenne et de lui faire les représentations les plus
fortes. Le duc de Mayenne les reçut avec une indi-
gnation simulée ; car pouvait-il être affligé que le
parlement rejetât une élection qui lui aurait ôté son
pouvoir ? Ces remontrances même le ssattaient beau-
coup. Le parlement lui disait avec autant d’adresie
que de fermeté: imitez le roi Louis XII votre bifaieuf
que Jim amour pour la patrie a fait furnommer le père du
peuple. Ces paroles fesaient allez entendre qu’on ne
le regardait pas comme un prince étranger, et tant
qu’on éloignait le choix de l’infante, il demeurait
revêtu de l’autorité suprême, sous le titre de pro-
tecteur et de lieutenant-général de l’état royal de
France. (9)
(9) Alamort du duc de Guife > parlement était compote d’environ
cent quatre-vingts membres. Suffi en met en prison cinquante , les plus
connus par leur fidélité au roi, et par leur courage. Briss'on se voit forcé
à regret de paraître ligueur. L'Archer et lui sont pendus peu de temps après,
et en i$93 le parlement tend un arrêt pour le maintien de la loi salique.
On peut conclure de ces faits que le parti de Henri IV, le parti des lois
et de la justice dominait dans le parlement; et que si cette compagnie eût
été libre, elle ne se sût pas écartée de la fidélité qu’elle devait au roi- Le
fanatifme de quelques membres, la corruption dé quelques autres vendus
aux Guifcs et à l’Espagne , la terreur du reste , la dispersion on la mort
de tous ceux qui avaient du courage, furent cause que ce débris du par-
lement, renfermé dans Paris , rendit des arrêts contraires aux principes
reconnus de la magistrature. Cependant l’arrêt qui reconnaissait pour roi
le cardinal de Bourbon , conservait la succeiTion dans la ligue catholique;
et il faut songer que depuis plusieurs siècles l’idée qu’un prince hérétique
perd ses droits au trône était celle de toute l’Europe, Les protestans eux-
» mêmes n’étaient pas éloignés de cette doctrine ; aussi sévères contre
l’hérésie que les plus zélés partisans de Rome , ils se bornaient à sou-
tenir que la doctrine qu’ils prêchaient ne devait pas être regardée comme
 
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