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https://doi.org/10.11588/diglit.49801#0012
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4 LETTRES DE L1MPER. DE RUSSIE
-au tourbill.ôn qui m’emporte et de prendre la plume
pour prier 1VI. de Voltaire, très-sérieusement, de ne
me plus louer avant que je l’aye mérité. Sa réputation
et la mienne y sont également intéreisées. Il dira qu’il
ne tient qu’à moi de m’en rendre digne, mais ,pn
vérité, dans l’immensité de la Russie , un an nest
qu’un jour , comme mille ans devant le Seigneur.
Voilà mon excpse de n’avoir pas encore faitlebien
que j’aurais du faire.
Je répondrai à la prophétie de Jean-Jacques
Roujjeau en lui donnant, j’espère , aussi long-temps
que je vivrai , un démenti sort impoli. Voilà mon
i ntention; reste à voir les'effets. Après cela, IVIonsieur,
j’ai envie"·de vous dire : Priez Dieu pour moi.
J’ai rççu aussi avec beaucoup de reconnaiisance le
sécond tome de Pierre le grand. Si dans le temps que
vous avez commenté cet ouvrage , j’avais été ce que
je suis aujourd’hui , j’aurais sourni bien d’autres
mémoires. Il cst vrai qu’on ne peut allez s’étonner
du génie de ce grand homme. Je vais faire imprimer
ses lettres originales que j’ai ordonné de ramaller de
toutes parts. Il s’y peint lui-même. Ce qu’il y avait
de plus beau dans son caractère , c’est que , quelque
colérique qu’il sût , la vérité avait toujours sur lui
un aseendant infaillible : et pour cela seul il méri-
terait , je pense , une statue.
Je regrette aujourd’hui pour la première fois de ma
vie de nepointfaire de vers ; je ne. peux répondre aux
vôtres qu’en prose, mais je peux vous aiTurer que
depuis 1746, que je dispose de mon temps, je vous ai
les plus grandes obligations. Avant cette époque je ne
lisais que des romans, mais par hasard vos ouvrages
4 LETTRES DE L1MPER. DE RUSSIE
-au tourbill.ôn qui m’emporte et de prendre la plume
pour prier 1VI. de Voltaire, très-sérieusement, de ne
me plus louer avant que je l’aye mérité. Sa réputation
et la mienne y sont également intéreisées. Il dira qu’il
ne tient qu’à moi de m’en rendre digne, mais ,pn
vérité, dans l’immensité de la Russie , un an nest
qu’un jour , comme mille ans devant le Seigneur.
Voilà mon excpse de n’avoir pas encore faitlebien
que j’aurais du faire.
Je répondrai à la prophétie de Jean-Jacques
Roujjeau en lui donnant, j’espère , aussi long-temps
que je vivrai , un démenti sort impoli. Voilà mon
i ntention; reste à voir les'effets. Après cela, IVIonsieur,
j’ai envie"·de vous dire : Priez Dieu pour moi.
J’ai rççu aussi avec beaucoup de reconnaiisance le
sécond tome de Pierre le grand. Si dans le temps que
vous avez commenté cet ouvrage , j’avais été ce que
je suis aujourd’hui , j’aurais sourni bien d’autres
mémoires. Il cst vrai qu’on ne peut allez s’étonner
du génie de ce grand homme. Je vais faire imprimer
ses lettres originales que j’ai ordonné de ramaller de
toutes parts. Il s’y peint lui-même. Ce qu’il y avait
de plus beau dans son caractère , c’est que , quelque
colérique qu’il sût , la vérité avait toujours sur lui
un aseendant infaillible : et pour cela seul il méri-
terait , je pense , une statue.
Je regrette aujourd’hui pour la première fois de ma
vie de nepointfaire de vers ; je ne. peux répondre aux
vôtres qu’en prose, mais je peux vous aiTurer que
depuis 1746, que je dispose de mon temps, je vous ai
les plus grandes obligations. Avant cette époque je ne
lisais que des romans, mais par hasard vos ouvrages