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https://doi.org/10.11588/diglit.49801#0126
LETTRE
À Ferney, 12 octobre.
b
;
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r
r ■ <··J!
SI-'H' i!
B E M. DE VOLTAIRE
* q
in il
hv.;·
Ji8 LETTRES DE L'IMPER. DE RUSSIE
Tl!
■ ■ ! ! ί
1
MADAME,’
£A lettre de votre Majesté impériale, du ri sep-
‘lT°" tembre, me consirme dans ma joie continue, mais
sans redoublement. Je suis persuadé que si Mouftapha,
son visir Azem et son mufti étaient informés de
l’intérêt que je prends à eux, ils m’en remercieraient
en me fesant empaler.
Béni soit leur Allah , si en effet Ali est roi d’Egypte ;
mais cette nouvelle grâce de la Providence eu faveur
de Mouftapha me paraît bien douteuse. Nous le
suirions à Marseille qui envoie continuellement
des vaisseaux au port d’Alexandrie; nous en aurions
eu des nouvelles certaines par Venise ; personne n’en
parle. On ne se sait pas roi d’Egypte incognito, l ose
dire plus : votre Majesté aurait déjà, dans ce pays
de Pharaon et de Moïfte , quelque bon israélite qui
encouragerait la révolution au nom du Seigneur ,
et qui vous en rendrait compte. Je me borne donc
à faire les plus tendres vœux pour que mon cher
Mouftapha soit chasfé à jamais des bords du Nil et
de ceux du Danube.
Que votre Majesté me permette seulement de
plaindre ces pauvres Grecs, qui ont le malheur
d’appartenir encore à des gens qui parlent turc. Ce
À Ferney, 12 octobre.
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Ji8 LETTRES DE L'IMPER. DE RUSSIE
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MADAME,’
£A lettre de votre Majesté impériale, du ri sep-
‘lT°" tembre, me consirme dans ma joie continue, mais
sans redoublement. Je suis persuadé que si Mouftapha,
son visir Azem et son mufti étaient informés de
l’intérêt que je prends à eux, ils m’en remercieraient
en me fesant empaler.
Béni soit leur Allah , si en effet Ali est roi d’Egypte ;
mais cette nouvelle grâce de la Providence eu faveur
de Mouftapha me paraît bien douteuse. Nous le
suirions à Marseille qui envoie continuellement
des vaisseaux au port d’Alexandrie; nous en aurions
eu des nouvelles certaines par Venise ; personne n’en
parle. On ne se sait pas roi d’Egypte incognito, l ose
dire plus : votre Majesté aurait déjà, dans ce pays
de Pharaon et de Moïfte , quelque bon israélite qui
encouragerait la révolution au nom du Seigneur ,
et qui vous en rendrait compte. Je me borne donc
à faire les plus tendres vœux pour que mon cher
Mouftapha soit chasfé à jamais des bords du Nil et
de ceux du Danube.
Que votre Majesté me permette seulement de
plaindre ces pauvres Grecs, qui ont le malheur
d’appartenir encore à des gens qui parlent turc. Ce