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ET DE AI, DEVOLTAIRE, 143

LETTRE L X X I.

D E M. DE VOLTAIRE.

A Ferney, 12 mars.

M A D A M E ,

V O US êtes bénie par-desïus toutes les impératrices —-
et par-dessus toutes les femmes. On m’assure qu'un
gros corps de vos troupes a passé le Danube ; que le
peu qui reliait en Valachie de mes ennemis les Turcs
a été exterminé ; que vos vailsèaux bloquent les Dar-
danelles, et qu’ensm je pourrai me faire transporter
en litière à Constantinople vers la nn d’octobre , si.
je suis en vie.
Il est vrai que le visir français, qui n’est plus
visir, n’avait à se reprocher que son peu de coquet-
t rie avec votre Majesté impériale. Il était d’autant
plus coupable en cela , qu’il est d’ailleurs très-galant,
et qu’il aime les actions nobles, généreuses et hardies.
Je ne l’ai pas reconnu à ce procédé; j’ai eu avec lui
de grandes disputes. Je n’ai jamais cédé , je lui ai
toujours mandé que je vous serais fidclle , que vous
seriez triomphante , et que son Moujlapha n’était
qu’un gros bœuf appelé fultan. Mes disputes avec
lui n’ont point altéré la bienveillance qu’il m’a tou-
jours témoignée; et actuellement qu’il est malheureux,
je lui suis attaché plus que jamais; comme je suis
plus que jamais catherinien , contre ceux qui sont
allez mal - avisés pour être moiijtap fûtes.
 
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