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https://doi.org/10.11588/diglit.49801#0351
h. M. DE VOLTAIRE.
LETTRE XXL
DUNE AI E.
Manlieim. , ce 12 janvier.
Je vous suis très-obligé, IVTonsieur, de l'Fifai sur
l’histoire générale que vous m’avez envoyé. Je le lirai
avec toute l’attention que vos ouvrages méritent à
Γ1 juste titre. On ne peut s'instruire plus solidement
ït plus agréablement que par des faits historiques
:hôisis et traités par un génie tel que le vôtre.
Vous avez bien raison de dire que les siècles passés
a’ont pas produit d’événemens plus smguliers que
«eux que nous voyons sous nos yeux. Ce siècle poli ,
qui devait même passcr pour un siècle d’or, à peine
cst-il au-delà de sa moitié, qu’il est souillé par l’assas-
inat d’un grand roi. 11 me paraît que notre siècle
•eisemble affez à ces-sirènes, dont une moitié était
me belle nymphe, et l’autre une afîreuse queue de
joisson. Ce serait pour moi une vraie satissaction de
pouvoir m’entretenir avec vous sur de pareilles matiè-
res , et j’espère même que votre santé vous le per-
mettant, les seutimens que vous voulez bien avoir
pour moi me procureront bientôt ce plaisir. Si, en
tout cas, vous en êtes empêché , faites-moi le plaisir
Je me consier vos idées sur la situation présente de
'Europe. Vous pouvez m’écrire en toute liberté ; vous
kes dans un pays libre , et je suis ausii diseret et aussi
lonnête homme qu’aucun de vos républicains.
y 4
LETTRE XXL
DUNE AI E.
Manlieim. , ce 12 janvier.
Je vous suis très-obligé, IVTonsieur, de l'Fifai sur
l’histoire générale que vous m’avez envoyé. Je le lirai
avec toute l’attention que vos ouvrages méritent à
Γ1 juste titre. On ne peut s'instruire plus solidement
ït plus agréablement que par des faits historiques
:hôisis et traités par un génie tel que le vôtre.
Vous avez bien raison de dire que les siècles passés
a’ont pas produit d’événemens plus smguliers que
«eux que nous voyons sous nos yeux. Ce siècle poli ,
qui devait même passcr pour un siècle d’or, à peine
cst-il au-delà de sa moitié, qu’il est souillé par l’assas-
inat d’un grand roi. 11 me paraît que notre siècle
•eisemble affez à ces-sirènes, dont une moitié était
me belle nymphe, et l’autre une afîreuse queue de
joisson. Ce serait pour moi une vraie satissaction de
pouvoir m’entretenir avec vous sur de pareilles matiè-
res , et j’espère même que votre santé vous le per-
mettant, les seutimens que vous voulez bien avoir
pour moi me procureront bientôt ce plaisir. Si, en
tout cas, vous en êtes empêché , faites-moi le plaisir
Je me consier vos idées sur la situation présente de
'Europe. Vous pouvez m’écrire en toute liberté ; vous
kes dans un pays libre , et je suis ausii diseret et aussi
lonnête homme qu’aucun de vos républicains.
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