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https://doi.org/10.11588/diglit.49801#0264
LETTRE
L’I AI P E R A T R I C E.
Le Is de novembre.
v
B
□
i i
>1
256 LETTRES DE L’iMPER. DE RUSSIS
w
v JloNSIEUR , j’ai reçu votre lettre du 2 de novem-
bre , lorsqueje répondais à une belle et longue lettre
que M. à' Alerabert m’écrit après un silence de cinq
ou six ans, et dans laquelle il réclame , au nom des
philosophes et de la philosophie, les français faits
prisonniers en différens endroits de la Pologne. Le,
billet ci-joint contient ma réponse.
Je suis fâchée que la calomnie ait induit les philo-
sophes en erreur. JVI. de Mouftapha revient de la
sienrie ; il fait travailler de très-bonne foi à Bucharcst
son reis-effendi au rétablissement delà paix, après
quoi il pourra renouveler les pèlerinages de laMecque,
que le seigneur Ali-Bey avait un peu dérangés depuis
sa levée de bouclier. Je ne sais pas jusqu’où les Turcs
poussent leur respect pour leurs saints ; mais je suis
témoin oculaire qu’ils en ont. Voici le sait :
Lors de mon voyage sur le Volga , je descendis de
ma galère à vingt verstes plus bas que la ville de
Casan , pour voir les ruines de l’ancienne Bulgar que
Tamerlan avaitbâtie pour son petit-sils. J’y trouvai en
effet sept à huit maisons de pierre , et autant de
minarets construits très-solidement. Je m’approchai
d’une masure près de laquelle se tenait une qua-
rantaine de tartares. Le gouverneur de la province
me
8
L’I AI P E R A T R I C E.
Le Is de novembre.
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B
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>1
256 LETTRES DE L’iMPER. DE RUSSIS
w
v JloNSIEUR , j’ai reçu votre lettre du 2 de novem-
bre , lorsqueje répondais à une belle et longue lettre
que M. à' Alerabert m’écrit après un silence de cinq
ou six ans, et dans laquelle il réclame , au nom des
philosophes et de la philosophie, les français faits
prisonniers en différens endroits de la Pologne. Le,
billet ci-joint contient ma réponse.
Je suis fâchée que la calomnie ait induit les philo-
sophes en erreur. JVI. de Mouftapha revient de la
sienrie ; il fait travailler de très-bonne foi à Bucharcst
son reis-effendi au rétablissement delà paix, après
quoi il pourra renouveler les pèlerinages de laMecque,
que le seigneur Ali-Bey avait un peu dérangés depuis
sa levée de bouclier. Je ne sais pas jusqu’où les Turcs
poussent leur respect pour leurs saints ; mais je suis
témoin oculaire qu’ils en ont. Voici le sait :
Lors de mon voyage sur le Volga , je descendis de
ma galère à vingt verstes plus bas que la ville de
Casan , pour voir les ruines de l’ancienne Bulgar que
Tamerlan avaitbâtie pour son petit-sils. J’y trouvai en
effet sept à huit maisons de pierre , et autant de
minarets construits très-solidement. Je m’approchai
d’une masure près de laquelle se tenait une qua-
rantaine de tartares. Le gouverneur de la province
me
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