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ENCYCLOPEDIE DU SIECLE
ipi
Voici un tableau qui indique la
moyenne des résultats obtenus en calci-
nant, dans un creuset couvert, les diverses
variétés de combustible :
(Carbone.etceucli'es.) (Eau,bitume, gaz.)
Anthracite........... 90 10
Houille dure......... 80 20
Houille collante...... 70 30
Houille grasse........ 65 35
Houille maigre....... 55 45
Lignite.............. 45 55
Nous ne nous occuperons, dans cet ar-
ticle, que de l'anthracite, du lignite et de
la tourbe.
L'anthracite est une substance compacte
Si la. fête donnée à l'Opéra par les comités
d'admission compta comme la première en date
des solennités célébrées en l'honneur de l'Expo-
sition de 1900, c'est qu'un public nombreux avait
répondu à l'appel des organisateurs et que la
presse, aux mille trompettes, avait répandu au
loin l'annonce de la fête, de même qu'elle avait
sonné toutes ses fanfares pour constater sou
heureux succès.
Cependant, diverses réunions, plus modestes,
il est vrai, avaient groupe' déjà jurys et comités
des Expositions précédentes, auxquels se sont
adjoints les nouveaux membres des comités d'ad-
mission nommés pour 1900, qui n'ont pas fait partie
des jurys antérieurs. Notre illustration est un témoin
humoristique d'une fête de ce genre. Notre collabora-
teur M. A. Robida a représenté le xixe siècle, sous les
traits du docteur Faust, mais un Faust fin de siècle,
qui ne s'embarrasse pas des matras des anciens
alchimistes, et qui a garni son laboratoire de l'outil-
lage de la science moderne. Le docteur Faust va re-
trouver uoe nouvelle jeunesse, au xxe siècle naissant,
et pour premier présent, la ville de Paris, sous les
traits d'une plantureuse Marguerite, lui offre, sur un
plateau, les palais que l'Exposition de 1900 va faire
surgir du sol. Cette soirée, précédée d'un banquet,
avait eu lieu le 6 mai 1896; elle se renouvela le jeudi
soir 2 décembre 1897. Les membres des jurys et co-
mités des Expositions universelles auxquelles a par-
ticipé officiellement la France depuis 1878, c'est-à-dire
Paris (1878), Amsterdam (1883), Anvers (1885), Bar-
celone (1888), Paris (1889), Chicago (1893), Lyon (1894),
•Bruxelles (1897), et Paris (1900), se réunissaient en un
banquet de cinq cents couverts à l'hôtel Continental ;
ce banquet était suivi d'une soirée dramatique et mu-
sicale, à laquelle étaient conviées les mères, soeurs,
. femmes et filles des assistants.
Nous n'avons d'autres détails à noter dans les sou-
venirs de celte intéressante réunion que te discours
de M. Alfred Picard, qui s'est révélé en cette occasion
sous un aspect moins sévère que celui que la légende
lui attribuait jusqu'alors. La légende, excessive en ces
tendances, ainsi que toutes les légendes, s'appliquait à
représenter le commissaire général de l'Exposition
de 1900, comme un savant hérissé de chiffres, un tra-
vailleur acharné, qui ne voit rien en dehors de l'œuvre
pratique, une sorte d'ascète presque perdu dans les
déserts de l'algèbre et des sciences transcendantes.
M. Alfred Picard a charmé l'assistance en déclarant
• que l'Exposition projetée devait être athénienne, c'est-
à-dire réaliser cet idéal de goût, de mesure, et surtout
de grâce que réveille en nos esprits la ville de Péri clés
' et des Muses. M. Alfred Picard termina son discours
en rappelant les paroles d'un prédécesseur, M. Alphand,
qui, à propos de l'Exposition de 1889, répétait, à qui
voulait l'entendre : « Somme toute, il n'y a que les
femmes pour assurer le succès d'une Exposition. »
L'anthracite. — Voie ferrée dans la mine.
et dure, d'un noir brillant, renfermant 8 à
10 p. 100 d'impuretés (silice, alumine, oxyde de
fer, pyrite de fer). Il brûle difficilement, lente-
ment, avec une flamme courte et peu persistante,
sans fumée et sans odeur.
On a longtemps considéré l'anthracite comme
incombustible, parce qu'on ne savait pas s'en
servir. Une fois enflammé avec du bois ou de la
houille, il produit une chaleur beaucoup plus
intense que celle qu'on obtient avec les autres
combustibles.
Son absence d'odeur l'a même fait adopter dans
le chauffage domestique pour l'alimentation des
poêles à combustion lente.
L'anthracite se trouve particulièrement dans les
terrains antérieurs au carbonifère, mais on le
trouve égalementdans des formations plus élevées,
telles que les terrains houillers (Anzin), le lias
alpin (Dauphiné, Tarantaise), etc.
En France, les dépôts les plus considérables
d'anthracite se trouvent sur les bords de la Loire
entre Nantes et Angers, dans les départements de
la Mayenne et de la Sarthe. On en rencontre aussi
décrépitant au feu et peu pyriteux, dans les Alpes
du Dauphiné, près de Grenoble, et en Bour-
bonnais; dans les Pyrénées et dans la Savoie.
L'anthracite se trouve encore en Saxe, en Bohème
en Espagne, en Angleterre, en Ecosse; mais le plus
riche bassin anfhracifère européen est certai-
nement celui de la Haute-Silésie.
Contre 24 fosses, d'où 4118 ouvriers extrayaient
645 23b tonnes en 1844, — il y avait, en 1894,
68 fosses,- 51204 ouvriers et 16936101 tonnes; —
en 1895,69 fosses, 53 167 ouvriers, 18063 906 ton-
nes; — en 1896, 72 fosses, 54 325 ouvriers,
18 604 02b tonnes ; — en 1897, 72 fosses, 55 200 ou-
vriers, 19317219 tonnes.
L'anthracite de la Haute-Silésie est de qua-
lité excellente. La série des filons est presque
inépuisable. Le salaire moyen des mineurs est
de 2 fr.8b par jour, et le prix de vente de la
tonne' sur les lieux de production d'environ
18 francs.
En 1875, on a découvert dans le nord de
la.Russie,' sur la côte du lac Onega, un gise-
ment d'anthracite. Il se trouve à 32 mètres au-
dessous de la surface et possède 3m,50 d'épais-
seur; plus bas, il y a trois aulres couches,
ayantpresque la môme épaisseur. Le gouver-
nement russe a entrepris l'exploitation de ces
mines. Le combustible est vendu en briquettes
de deux sortes : l'une composée de 7 p. 100 de
bitume, 2b p. 100 de charbon et 68 p. 100 d'an-
thracite ; — l'autre, de tourbe et d'anthracite
presque à parties égales, avec une petite por-
tion de bitume. Le prix de la première qualité
à Saint-PéLersbourg varie de 21 fr. 25 à 27 fr. 50
par tonne. La production totale d'anthracite en
Russie est annuellement d'environ 600000 ton-
nes.
La production européenne, déjà considérable,
est dépassée par celle des gisements d'anthracite
de la Pensylvanie (États-Unis), les plus puissants
du globe. Ils occupent une superficie approxima-
tive de 1230 kilomètres carrés, renfermant exclu-
sivement de l'anthracite peu pyriteux, convenable
pour les hauts-fourneaux. Trois cents exploitations
distinctes, où travaillent plus de cent mille ou-
vriers, y donnent une production annuelle d'en-
viron 40 millions de tonnes.
Notre deuxième dessin est la vue générale d'un
de ces sièges d'exploitation, à Morrea.
L'anthracite et les autres combustibles
MINÉRAUX
La houille n'est qu'un des aspects variés sous
lesquels se présente le combustible minéral, sui-
vant l'âge des couches où l'on rencontre ses gi-
sements. Elle représente une phase intermé-
diaire dans la série de transformations que subit
le charbon fossile, depuis l'état de tourbe jusqu'à
celui d'anthracite, en passant parle lignite.
En effet, dans des conditions variables de
chaleur'et de pression, le lignite se transforme
en houille bitumineuse, et celle-ci en anthracite.
L'anthracite n'est donc que de la houille privée
de bitume par le métamorphisme, une espèce de
coke naturel.
L'anthracite. — Vue générale d'une exploitation d'anthracite à Morrea (Pensylvanie).
ENCYCLOPEDIE DU SIECLE
ipi
Voici un tableau qui indique la
moyenne des résultats obtenus en calci-
nant, dans un creuset couvert, les diverses
variétés de combustible :
(Carbone.etceucli'es.) (Eau,bitume, gaz.)
Anthracite........... 90 10
Houille dure......... 80 20
Houille collante...... 70 30
Houille grasse........ 65 35
Houille maigre....... 55 45
Lignite.............. 45 55
Nous ne nous occuperons, dans cet ar-
ticle, que de l'anthracite, du lignite et de
la tourbe.
L'anthracite est une substance compacte
Si la. fête donnée à l'Opéra par les comités
d'admission compta comme la première en date
des solennités célébrées en l'honneur de l'Expo-
sition de 1900, c'est qu'un public nombreux avait
répondu à l'appel des organisateurs et que la
presse, aux mille trompettes, avait répandu au
loin l'annonce de la fête, de même qu'elle avait
sonné toutes ses fanfares pour constater sou
heureux succès.
Cependant, diverses réunions, plus modestes,
il est vrai, avaient groupe' déjà jurys et comités
des Expositions précédentes, auxquels se sont
adjoints les nouveaux membres des comités d'ad-
mission nommés pour 1900, qui n'ont pas fait partie
des jurys antérieurs. Notre illustration est un témoin
humoristique d'une fête de ce genre. Notre collabora-
teur M. A. Robida a représenté le xixe siècle, sous les
traits du docteur Faust, mais un Faust fin de siècle,
qui ne s'embarrasse pas des matras des anciens
alchimistes, et qui a garni son laboratoire de l'outil-
lage de la science moderne. Le docteur Faust va re-
trouver uoe nouvelle jeunesse, au xxe siècle naissant,
et pour premier présent, la ville de Paris, sous les
traits d'une plantureuse Marguerite, lui offre, sur un
plateau, les palais que l'Exposition de 1900 va faire
surgir du sol. Cette soirée, précédée d'un banquet,
avait eu lieu le 6 mai 1896; elle se renouvela le jeudi
soir 2 décembre 1897. Les membres des jurys et co-
mités des Expositions universelles auxquelles a par-
ticipé officiellement la France depuis 1878, c'est-à-dire
Paris (1878), Amsterdam (1883), Anvers (1885), Bar-
celone (1888), Paris (1889), Chicago (1893), Lyon (1894),
•Bruxelles (1897), et Paris (1900), se réunissaient en un
banquet de cinq cents couverts à l'hôtel Continental ;
ce banquet était suivi d'une soirée dramatique et mu-
sicale, à laquelle étaient conviées les mères, soeurs,
. femmes et filles des assistants.
Nous n'avons d'autres détails à noter dans les sou-
venirs de celte intéressante réunion que te discours
de M. Alfred Picard, qui s'est révélé en cette occasion
sous un aspect moins sévère que celui que la légende
lui attribuait jusqu'alors. La légende, excessive en ces
tendances, ainsi que toutes les légendes, s'appliquait à
représenter le commissaire général de l'Exposition
de 1900, comme un savant hérissé de chiffres, un tra-
vailleur acharné, qui ne voit rien en dehors de l'œuvre
pratique, une sorte d'ascète presque perdu dans les
déserts de l'algèbre et des sciences transcendantes.
M. Alfred Picard a charmé l'assistance en déclarant
• que l'Exposition projetée devait être athénienne, c'est-
à-dire réaliser cet idéal de goût, de mesure, et surtout
de grâce que réveille en nos esprits la ville de Péri clés
' et des Muses. M. Alfred Picard termina son discours
en rappelant les paroles d'un prédécesseur, M. Alphand,
qui, à propos de l'Exposition de 1889, répétait, à qui
voulait l'entendre : « Somme toute, il n'y a que les
femmes pour assurer le succès d'une Exposition. »
L'anthracite. — Voie ferrée dans la mine.
et dure, d'un noir brillant, renfermant 8 à
10 p. 100 d'impuretés (silice, alumine, oxyde de
fer, pyrite de fer). Il brûle difficilement, lente-
ment, avec une flamme courte et peu persistante,
sans fumée et sans odeur.
On a longtemps considéré l'anthracite comme
incombustible, parce qu'on ne savait pas s'en
servir. Une fois enflammé avec du bois ou de la
houille, il produit une chaleur beaucoup plus
intense que celle qu'on obtient avec les autres
combustibles.
Son absence d'odeur l'a même fait adopter dans
le chauffage domestique pour l'alimentation des
poêles à combustion lente.
L'anthracite se trouve particulièrement dans les
terrains antérieurs au carbonifère, mais on le
trouve égalementdans des formations plus élevées,
telles que les terrains houillers (Anzin), le lias
alpin (Dauphiné, Tarantaise), etc.
En France, les dépôts les plus considérables
d'anthracite se trouvent sur les bords de la Loire
entre Nantes et Angers, dans les départements de
la Mayenne et de la Sarthe. On en rencontre aussi
décrépitant au feu et peu pyriteux, dans les Alpes
du Dauphiné, près de Grenoble, et en Bour-
bonnais; dans les Pyrénées et dans la Savoie.
L'anthracite se trouve encore en Saxe, en Bohème
en Espagne, en Angleterre, en Ecosse; mais le plus
riche bassin anfhracifère européen est certai-
nement celui de la Haute-Silésie.
Contre 24 fosses, d'où 4118 ouvriers extrayaient
645 23b tonnes en 1844, — il y avait, en 1894,
68 fosses,- 51204 ouvriers et 16936101 tonnes; —
en 1895,69 fosses, 53 167 ouvriers, 18063 906 ton-
nes; — en 1896, 72 fosses, 54 325 ouvriers,
18 604 02b tonnes ; — en 1897, 72 fosses, 55 200 ou-
vriers, 19317219 tonnes.
L'anthracite de la Haute-Silésie est de qua-
lité excellente. La série des filons est presque
inépuisable. Le salaire moyen des mineurs est
de 2 fr.8b par jour, et le prix de vente de la
tonne' sur les lieux de production d'environ
18 francs.
En 1875, on a découvert dans le nord de
la.Russie,' sur la côte du lac Onega, un gise-
ment d'anthracite. Il se trouve à 32 mètres au-
dessous de la surface et possède 3m,50 d'épais-
seur; plus bas, il y a trois aulres couches,
ayantpresque la môme épaisseur. Le gouver-
nement russe a entrepris l'exploitation de ces
mines. Le combustible est vendu en briquettes
de deux sortes : l'une composée de 7 p. 100 de
bitume, 2b p. 100 de charbon et 68 p. 100 d'an-
thracite ; — l'autre, de tourbe et d'anthracite
presque à parties égales, avec une petite por-
tion de bitume. Le prix de la première qualité
à Saint-PéLersbourg varie de 21 fr. 25 à 27 fr. 50
par tonne. La production totale d'anthracite en
Russie est annuellement d'environ 600000 ton-
nes.
La production européenne, déjà considérable,
est dépassée par celle des gisements d'anthracite
de la Pensylvanie (États-Unis), les plus puissants
du globe. Ils occupent une superficie approxima-
tive de 1230 kilomètres carrés, renfermant exclu-
sivement de l'anthracite peu pyriteux, convenable
pour les hauts-fourneaux. Trois cents exploitations
distinctes, où travaillent plus de cent mille ou-
vriers, y donnent une production annuelle d'en-
viron 40 millions de tonnes.
Notre deuxième dessin est la vue générale d'un
de ces sièges d'exploitation, à Morrea.
L'anthracite et les autres combustibles
MINÉRAUX
La houille n'est qu'un des aspects variés sous
lesquels se présente le combustible minéral, sui-
vant l'âge des couches où l'on rencontre ses gi-
sements. Elle représente une phase intermé-
diaire dans la série de transformations que subit
le charbon fossile, depuis l'état de tourbe jusqu'à
celui d'anthracite, en passant parle lignite.
En effet, dans des conditions variables de
chaleur'et de pression, le lignite se transforme
en houille bitumineuse, et celle-ci en anthracite.
L'anthracite n'est donc que de la houille privée
de bitume par le métamorphisme, une espèce de
coke naturel.
L'anthracite. — Vue générale d'une exploitation d'anthracite à Morrea (Pensylvanie).