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L' Exposition de Paris (1900) (Band 1) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1358#0210
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ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE

confluent du Loukouga. M. Hanolet a fait connaître
le Dar Banda et le Dar Fertit. Deux Belges,
MM. Descamps et Chargois ont. en 1893-1896, tra-

La plate-forme électrique mobile.

La voie en vtarche.

versé l'Afrique de l'embouchure du Zambèze à celle
du Congo.

Enfin deux voyageurs français, MM. Maurice
Versepuy et de Romans ont fait, en 1805-1896, une
nouvelle traversée de l'Afrique équatoriale de l'est
à l'ouest. Gustave Regelsperger.

-OOO^OOO-

LES MOYENS DE LOCOMOTION

La Plate-forme électrique mobile

Nos lecteurs ont été instruits, au cours d'un
article publié précédemment dans nos colonnes,
du résultat du concours ouvert, en 1897, pour l'éta-
blissement, dans l'enceinte de la future Exposition,
d'un chemin de fer électrique. Des cinq projets
soumis à l'appréciation de la commission d'exa-
men, un seul, celui présenté par M. de Mocomble,
fut reconnu le plus intéressant au point de vue de
la nouveauté des moyens employés. 11 comprend
à la fois un chemin de fer à traction électrique et
une plate-forme roulante. Comme, dans l'article
susmentionné, l'historique de la question n'a pu
être complet, nous nous permettrons de combler
cette lacune, dans le but de bien actualiser les faits.

L'idée de faire marcher le chemin qui porte le
voyageur ou la marchandise parait ancienne. Les
courroies, les norias, les transporteurs, les escala-

La plate-forme électrique mobile. — Près de la tribune d'accès

deurs d'étages en sont des exemples anciens et ré-
cents.

MM. Blot, Guyenet et de Mocomble se sont pro-
posé d'appliquer la conception de la plate-forme
mobile à un circuit fermé, tel que serait un mé-

tropolitain circulaire à grand trafic ou un chemin
de fer de ceinture. La première étude dans ce sens
a été faite par M. Blot, en 1886. Son système se
composait d'une plate-
forme sans fin, mobile,
circulant entre deux trot-
toirs fixes à une assez
grande vitesse, mais avec
des haltes de courte durée
pour l'admission des voya-
geurs sur le plancher. Le
projet n'eut pas de suite.
Deux ingénieurs améri-
cains, MM. Silsbee et
Schmidt, installèrent, en
1893, à l'Exposition de
Chicago une plate-forme à
deux vitesses, sur un prin-
cipe différent. Plus tard,
en 1896, elle fut imitée
à l'Exposition de Berlin.
L'approche de l'Exposition
de Paris ranima le zèle
des inventeurs. M. Blot
prit un nouveau brevet, en
1895, modifiant son projet primitif. Dans la même
année, au mois de décembre, M. Guyenet, mécani-
cien très réputé pour ses appareils de levage et no-
tamment pour sa solution
de l'élégante grue mobile
qui a servi au montage de
la tour de 30 i mèLres, bre-
veta une plate-forme mo-
bile reposant d une part,
suivant son axe, sur une
tôle sans fin, flexible, ana-
logue à celle du projet
Blot, et, d'aulre part, sur
ses bords, sur deux files
de galets roulant sur des
rails fixes. Dans le projet
dressé par MM. Blot, Guye-
net et de Mocomble, en vue
de l'Exposition de 1900,
l'idée d'une plate-forme
unique marchant à une
seule vitesse est abandon-
née. La plate-forme de
M. de Mocomble, étudiée
par lui avec la collabora-
tion plus lointaine des
deux premiers, comporte
trois parties, à savoir: un trottoir fixe, une pre-
mière plate-forme se déplaçant à la vitesse de
4 kilomètres à l'heure et une seconde plate-forme
juxtaposée marchant à
une vitesse double. On
monte sans difficulté sur
la première dont la vitesse
est inférieure à celle d'un
homme marchant au pas ;
le passage de la première
à la seconde s'effectue
avec autant de facilité, en
raison du principe de la
dilférence de vitesse qui
n'est toujours que de 4 ki-
lomètres.

La Compagnie générale
des transports électriques
de l'Exposition s'est cons-
tituée pour réaliser le pro-
gramme des propositions
de M. de Mocomble.

Dans les négociations
avec le Comité supérieur
de l'Exposition , il avait
été convenu que cette
compagnie établirait une
plate-forme d'expérience, dans des proportions,
bien entendu, plus restreintes que celles de la réa-
lisation définitive, afin que l'on pût juger do la
valeur du système qui, adoptant une idée an-
cienne, comporte, dans son principe et son en-

semble un notable perfectionnement sur les appa-
reils similaires antérieurs.

Les essais viennent d'avoir lieu, nous y avons
personnellement assisté sur invitation de la direc-
tion de la Compagnie, et nous nous hâtons de dire
que le succès de l'expérience fait bien augurer de
l'avenir réservé à ce mode de transport des foules.

Le théâtre des opérations consiste en un grand
terrain de 300 mètres de longueur sur 150 de lar-
geur, situé dans la plaine de Saint-Ouen, le long de
la rive droite de la Seine. Sur cet emplacement,
on a établi une grande piste fermée, de 400 mètres
de développement, présentant partiellement la
forme d'une ellipse avec une concavité vers l'inté-
rieur, réunie par deux contre-courbes au restant de
la figure, avec rampes, courbes et pentes, de ma-
nière à rencontrer toutes les difficultés d'u«i tracé
d'une ligne ordinaire.

La piste est constituée par une série de poutres
croisillonnées en acier, mises bout à bout sur le
sol et sur lesquelles reposent, par l'intermédiaire
de traverses en bois et de longrines, deux voies
ferrées de 0ra,50 et de lm,30 d'écartement de rails
respectivement. C'est sur ces voies que roulent les
deux trottoirs mobiles, dont l'un se déplace à rai-
son de 4 kilomètres, et l'autre de 8 kilomètres à
l'heure.

Aucune appréhension n'est à redouter dans le

La plate-forme électrique mobile.
Vue extérieure de la voie d'essai et de son infrastructure.

passage de l'un à l'autre. En effet, on comprend
et on constate, par expérience, qu'il n'y a aucune
espèce de péril à aborder un plancher qui chemine
avec une vitesse comparable à celle d'un homme
allant au pas; dès qu'il se tient dessus, il se meut
avec lui, son corps est donc animé d'une vilesse
de 4 kilomètres à l'heure; comme la seconde esv
elle-même mue à une vitesse de 8 kilomètres à
l'heure, il ne règne, en réalité, entre celle-ci et la
première qu'une différence de vitesse de 4 kilo-
mètres et dès qu'il a pris place sur la première
plate-forme, il est animé d'une vitesse qui lui per
met d'accéder à la seconde, qui court plus vite, avec
la même aisance et inversement pour l'abandonner.

Pour concevoir le mode de fonctionnement d'une
plate-forme cheminante, il suffit d'assimiler le
système, dans son ensemble, à un chemin de fer
ordinaire dont le rôle des éléments du matériel
fixe et du matériel roulant serait inversé.

Imaginez une locomotive placée sens dessus
dessous, avec les rails de la voie posés sur le ban-
dage des roues. La locomotive couchée dans cette
position, anormale pour elle, restera à poste fixe,
elle n'avancera plus si ses roues se mettent à tour-
ner, ce sont, au contraire, les files de rails qui
chemineront. Cette voie pourrait ainsi, si elle
était recouverte d'un plancher, constituer un trot-
toir roulant.

La nouveauté, dansla plate-forme de Saint-Ouen,
réside dans le mode d'entraînement mécanique
des trottoirs. Ceux-ci sont poussés par des galets
actionnés par moteurs électriques, établis à poste
 
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