Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
124 DE LA PEINTURE'

célèbres que lui, ont paru le faire. Ce grand homme passe avec une
légèreté extraordinaire sur cette manière de peindre , l'honore à peine
du titre de peinture; et sans avoir l'air de s'en occuper davantage,
il reste néanmoins dans un profond étonnement devant ses produc-
tions, et convient qu'aucun artiste moderne ne pourrait produire
quelque chose de semblable. L'auteur doit paraître excusable, lorsqu'il
remonte jusqu'à la source de cet art de la peinture qui a provoqué
l'enthousiasme de tant de grands hommes, qu'il suit ses progrès, et eu
dit plus qu'il ne l'auroit fait en toute autre circonstance.

Il faut ajouter que beaucoup des passages des anciens, de "Win-
kelmann et de Caylus, restent entièrement inintelligibles, uniquement
parce qu'ils refusent à la peinture linéaire ce qu'elle a réellement
produit. 11 faut excepter le père Hardouin, qui paraît, le premier ,
l'avoir appréciée dans son Commentaire sur l'histoire naturelle de Pline.

§ 3. La première peinture linéaire consistent, ainsi que nous l'avons
déjà dit, dans le simple contour de l'ombre: elle étoit rude, simple,
et sans nulle connoissance des véritables corps, et presque pareille
à cet art des silhouettes qui a excité tant d'admiration parmi une
certaine classe d'amateurs sans génie et sans goût. On a vu un
temps où un triste profiliste faisoit plus fortune que le plus habile
peintre de portraits ; un temps où par de misérables silhouettes,
on prétendoit caractériser jusqu'aux expressions des physionomies.

Ces simples contours étoient dessinés primitivement sur un mur,
ou sur d'autres sux-faces, ainsi que nous allons le rapporter, mais
toujours sans l'emploi du clair - obscur , et sans produire une
grande ressemblance. Vinrent ensuite les monochromes , ou peintures
d'une seule couleur. Pline attribue les premières à un Eg3'ptien,
nommé Philoclès, et à Cléanthe de Corinthe. Ardicès autre Corin-
thien , et Théléphanès de Sycion , employèrent également cette
manière dans leurs ouvrages, en faisant abstraction de la couleur,
et la perfectionnèrent beaucoup en traçant des lignes dans l'inté-
rieur des contours; ce qui donnoit à leurs figures de la ressemblance,
gt les animoit davantage : les monochromes, ou peintures d'une
 
Annotationen