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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0153
CHEZ LES ANCIENS. 14.5
Quand cette colle se coagule en gelée, on l'expose de temps en
temps au soleil ou au feu de charbon, mais pas plus long-temps qu'il
ne faut pour la rendre fluide. Si elle moisissoit, il faudroit la mettre
dans un autre endroit, et la laisser s'évaporer.
Cette colle est beaucoup plus claire que celle de parchemin, ne
porte aucun corrosif, et peut être très-utile dans beaucoup de cir-
constances : elle est, pour ne citer que quelques exemples, très-bonne
pour coller des estampes et même des toiles écrues, lorsqu'elle est
fraîche ; elle est aussi très-propre à remplacer la gomme arabique dans
la préparation des couleurs.
§ 19. Parmi ces matériaux îl faut compter encore le burin avec
lequel on écrivoit ou dessinoit sur les tables empreintes de la matière
noire éléodorique ou encaustique.
Ce burin étoit ordinairement de buis, et coupé en biais à une des
extrémités en forme de coin : sa grandeur étoit proportionnée au
genre du dessin et de l'écriture. Les hiéroglyphes et les premières
lettres phéniciennes , samaritaines , judaïques et autres , ont cela
de commun avec l'alphabet shanscrit des Indiens , qu'elles ont
beaucoup d'angles et de coins qui dénoncent l'emploi du burin. Il
y avoit aussi des burins en mêlai , mais plutôt pour écrire que
pour dessiner ; car ce dernier art exige cette flexibilité dans la
pointe qui est nécessaire pour entretenir la légèreté de la main ,
et donner de l'esprit au dessin. Les burins de métal n'étoient donc
pas propres à dessiner : on les employoit néanmoins pour rendre
quelques traits délicats. On peut aussi arranger ce burin de ma-
nière à s'en servir par les deux bouts ; une fois qu'une des deux
extrémités est arrangée de la manière ci - dessus décrite , on arrondit
l'autre de telle manière qu'on juge pouvoir le faire le plus faci-
lement , afin de rendre les deux extrémités propres à ombrer et à
dessiner. La longueur de ce burin doit être celle de notre plume
ordinaire, et on ne doit pas le tailler trop court, afin qu'il puisse
dépasser la main et se reposer dessus. Il faut qu'il soit , au reste,-
Tome II. Seconde partie. T
Quand cette colle se coagule en gelée, on l'expose de temps en
temps au soleil ou au feu de charbon, mais pas plus long-temps qu'il
ne faut pour la rendre fluide. Si elle moisissoit, il faudroit la mettre
dans un autre endroit, et la laisser s'évaporer.
Cette colle est beaucoup plus claire que celle de parchemin, ne
porte aucun corrosif, et peut être très-utile dans beaucoup de cir-
constances : elle est, pour ne citer que quelques exemples, très-bonne
pour coller des estampes et même des toiles écrues, lorsqu'elle est
fraîche ; elle est aussi très-propre à remplacer la gomme arabique dans
la préparation des couleurs.
§ 19. Parmi ces matériaux îl faut compter encore le burin avec
lequel on écrivoit ou dessinoit sur les tables empreintes de la matière
noire éléodorique ou encaustique.
Ce burin étoit ordinairement de buis, et coupé en biais à une des
extrémités en forme de coin : sa grandeur étoit proportionnée au
genre du dessin et de l'écriture. Les hiéroglyphes et les premières
lettres phéniciennes , samaritaines , judaïques et autres , ont cela
de commun avec l'alphabet shanscrit des Indiens , qu'elles ont
beaucoup d'angles et de coins qui dénoncent l'emploi du burin. Il
y avoit aussi des burins en mêlai , mais plutôt pour écrire que
pour dessiner ; car ce dernier art exige cette flexibilité dans la
pointe qui est nécessaire pour entretenir la légèreté de la main ,
et donner de l'esprit au dessin. Les burins de métal n'étoient donc
pas propres à dessiner : on les employoit néanmoins pour rendre
quelques traits délicats. On peut aussi arranger ce burin de ma-
nière à s'en servir par les deux bouts ; une fois qu'une des deux
extrémités est arrangée de la manière ci - dessus décrite , on arrondit
l'autre de telle manière qu'on juge pouvoir le faire le plus faci-
lement , afin de rendre les deux extrémités propres à ombrer et à
dessiner. La longueur de ce burin doit être celle de notre plume
ordinaire, et on ne doit pas le tailler trop court, afin qu'il puisse
dépasser la main et se reposer dessus. Il faut qu'il soit , au reste,-
Tome II. Seconde partie. T