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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0167
CHEZ LES ANCIENS. 1S9
piodore, « que les peintres ont représenté la poitrine des figures des
y> femmes en blanc comme élévation , et les jeux en noir comme
3) enfoncement (1)». Par-là on peut expliquer le tableau de Pausias (2)
dans lequel Caylus n'a voit vu qu'une perspective. Suivant nous, toute la
description de Pline ne signifie autre chose, sinon que Pausias avoit
peint un bœuf par - devant, et les parties ressortantes du corps
avec une telle fusion de teintes que, quoique tout le tableau fût
de couleur noire, on pouvoit parfaitement distinguer les différens
plans des parties représentées , et que l'artiste avoit exécuté tout cela
d'une manière d'autant plus naturelle, qu'il avoit employé les teintes
plus fortes pour les parties les plus enfoncées, et les teintes claires pour
les plus proches.
Les anciens artistes étoient si habiles dans ce genre de peinture,
qu'ils ont découvert même le ton et la fusion des couleurs, qui donnent
aux tableaux rondeur et vie, et se fondent l'une dans l'autre comme
les couleurs de l'arc-en-ciel.
La peinture des portraits paroît avoir été dans un mauvais état
chez les anciens; s'il est vrai, comme l'assure Ammonius, que pour
atteindre la ressemblance des figures , on faisoit abstraction totale du
contour du tableau , et que les peintres , en dessinant les têtes, en
traçoient le contour avec tant de négligence, qu'avec le secours des
couleurs on pouvoit en faire un Socrate aussi bien qu'un Platon.
Ceci suppose presque l'ignorance totale des premiers principes de
la peinture , ou bien offre une preuve décisive de la manière de
procéder des anciens. Si Ammom'us parle de la peinture linéaire
sur un fond qui reçoit facilement les traits du burin ; le premier
contour est très-peu important , puisqu'on le jette sans prétention.
Â-t-on une fois le contour : quelque peu de ressemblance qu'il ait
avec le modèle, le travail du burin commence. II parcourt les lignes
du contour ou bien enlève les clairs avec son autre extrémité,
( i ) Olympiad,, iii lib. // meteorolog* ( 2 ) Pline , XXXV 1.
Aristot»
piodore, « que les peintres ont représenté la poitrine des figures des
y> femmes en blanc comme élévation , et les jeux en noir comme
3) enfoncement (1)». Par-là on peut expliquer le tableau de Pausias (2)
dans lequel Caylus n'a voit vu qu'une perspective. Suivant nous, toute la
description de Pline ne signifie autre chose, sinon que Pausias avoit
peint un bœuf par - devant, et les parties ressortantes du corps
avec une telle fusion de teintes que, quoique tout le tableau fût
de couleur noire, on pouvoit parfaitement distinguer les différens
plans des parties représentées , et que l'artiste avoit exécuté tout cela
d'une manière d'autant plus naturelle, qu'il avoit employé les teintes
plus fortes pour les parties les plus enfoncées, et les teintes claires pour
les plus proches.
Les anciens artistes étoient si habiles dans ce genre de peinture,
qu'ils ont découvert même le ton et la fusion des couleurs, qui donnent
aux tableaux rondeur et vie, et se fondent l'une dans l'autre comme
les couleurs de l'arc-en-ciel.
La peinture des portraits paroît avoir été dans un mauvais état
chez les anciens; s'il est vrai, comme l'assure Ammonius, que pour
atteindre la ressemblance des figures , on faisoit abstraction totale du
contour du tableau , et que les peintres , en dessinant les têtes, en
traçoient le contour avec tant de négligence, qu'avec le secours des
couleurs on pouvoit en faire un Socrate aussi bien qu'un Platon.
Ceci suppose presque l'ignorance totale des premiers principes de
la peinture , ou bien offre une preuve décisive de la manière de
procéder des anciens. Si Ammom'us parle de la peinture linéaire
sur un fond qui reçoit facilement les traits du burin ; le premier
contour est très-peu important , puisqu'on le jette sans prétention.
Â-t-on une fois le contour : quelque peu de ressemblance qu'il ait
avec le modèle, le travail du burin commence. II parcourt les lignes
du contour ou bien enlève les clairs avec son autre extrémité,
( i ) Olympiad,, iii lib. // meteorolog* ( 2 ) Pline , XXXV 1.
Aristot»