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jg2 de i/a peinture

» couleurs. Que seroît - il arrivé , si elle avoit été brûlée ? » En
prenant tout cela à la lettre, on ne retrouve point ici l'idée du feu;
mais Caylus revient de suite sur ce qu'il a dit, en ajoutant : « Sans
» être un grand naturaliste , on sait que brûler amène une disso-
» lutïon totale, et l'on verra que dans toutes les opérations de la
a) peinture encaustique, l'on n'a besoin que d'un degré très-modéré
» de chaleur. 11 ajoute un passage de Pline : et adust^e vestes
« firmiores sunt , qtjam si non inurerentor, et les étoffes brû-
» lées sont plus durables que si elles ne l'a voient pas été. Voilà
» le sens littéral de ce passage : mais veut-on le traduire dans son
» vrai sens ? il faut dire, et les étoffes teintes a chaud seront
» plus solides, qu'elles le sont A froid ». Qui ne voit pas ,
en effet , dans la description qui vient ensuite de la manière de
procéder à l'encaustique du comte de Caylus, qu'il a constamment
employé le feu pour la fusion ou pour le réchauffement de la cire ,
dont il se servoit pour ramollir sa masse cireuse ? Qui ne voit pas
que même dans la teinture à chaud, il se sert du feu, comme base
première et principale ?

Wmkelmann a glissé avec une légèreté extraordinaire sur l'en-
caustique, et ne paraît pas avoir connu d'autre manière de l'employer
que pour l'empreinte des panneaux avec de la cire par le secours du
feu; ce qu'il en dit, est si insignifiant, que nous pouvons nous dis-
penser d'en faire mention.

Lessing, dégoûté par la manière diffuse et repoussante du comte
de Caylus (laquelle en outre offrait beaucoup moins qu'il n'en avoit
lui-même présumé, et qui, loin de surpasser la peinture à l'huile , étoit
restée bien en arrière), est disposé à rejetter avec humeur toute
espèce d'encaustique, ce qu'on doit attribuer à son ignorance des
meilleures productions de cet art. Tant que nous n'avons pas jugé
par nos propres yeux ce qu'il pouvoit produire , nous partagions les
mêmes sentimens. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on ne peut allier
celte haute considération de nos plus grands maîtres pour les ouvrages
grecs, exécutés par cet art, avec le mépris et l'éloignement qu'ils
 
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