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https://doi.org/10.11588/diglit.6527#0397
338 OBSERVATIONS PHYSIQUES ET MELEES
CHAPITRE III.
Des Sciences, des Arts, des Manufactu-
res, de /'Habillement, des Coutu-
mes &c. des Habitans de ces Royaumes.
Arts & "JT^Epuis plufieurs fiécîes les Mahomeîans ont fort négligé
négligé? U les Arts & les Sciences , quoiqu'ils fûflcnt autrefois
chez les prefque les feuls qui s'appliquaffent avec fuccès à l'étude de
Mabom,. faphilofophie, des Mathématiques & de la Médecine. La
tant,
vie errante des Arabes, & la manière tyrannique avec laquel-
le les Turcs traitent les Maures, ne permettent pas à ces peu-
ples de cultiver les Sciences, qui demandent absolument de
la liberté & du repos. Pour les Turcs-,ils font la plupart d'un
génie fi inquiet & fi turbulent, ou fi attachés à.leur commer-
ce & aux foins de s'enrichir, qu'ils ne fçauroiçnt avoir de
goût pour l'étude : ils m'ont même fou vent témoigné, qu'ils
étoient fort furpris de voir, que les Chrétiens pouvoicut trou-
ver du plaifir à paifer tant de tems ô> à dépenler tant d'argent
àdesfpéculations creufesquine leur apportaient aucun profit,
Eainca- Quand les fils des Maures & des Turcs ont autour de fix
"nf'deS ans (car P°ur ^es Bédouins ils ne fçavent ce que c'eft que de
donner de l'éducation à leurs enfans) on les envoyé à l'éco-
le , où ils apprennent à lire & à écrire. Ils ne fe fervent ças
de papier pour cet ufage, mats chaque enfant a une petite
planche mince & quarrée, qui eft légèrement blanchie, de
forte qu'on peut effacer aifement,quand on veut, les caractè-
res qifon y a tracés.. Lorsqu'ils ont fait quelque progrès
dans XAicoran, qui eft de tous les livres celui qu'on leur en-
feigne avec le plus d'application, on les inftruit fort fcigneu-
fement de toutes les cérémonies de leur Religion. Le falai-
re du Maître d'école eft un fol par femaine pour chaque en-
fant. Quand un de ces Ecoliers a fait quelque progrès confi-
dera*
CHAPITRE III.
Des Sciences, des Arts, des Manufactu-
res, de /'Habillement, des Coutu-
mes &c. des Habitans de ces Royaumes.
Arts & "JT^Epuis plufieurs fiécîes les Mahomeîans ont fort négligé
négligé? U les Arts & les Sciences , quoiqu'ils fûflcnt autrefois
chez les prefque les feuls qui s'appliquaffent avec fuccès à l'étude de
Mabom,. faphilofophie, des Mathématiques & de la Médecine. La
tant,
vie errante des Arabes, & la manière tyrannique avec laquel-
le les Turcs traitent les Maures, ne permettent pas à ces peu-
ples de cultiver les Sciences, qui demandent absolument de
la liberté & du repos. Pour les Turcs-,ils font la plupart d'un
génie fi inquiet & fi turbulent, ou fi attachés à.leur commer-
ce & aux foins de s'enrichir, qu'ils ne fçauroiçnt avoir de
goût pour l'étude : ils m'ont même fou vent témoigné, qu'ils
étoient fort furpris de voir, que les Chrétiens pouvoicut trou-
ver du plaifir à paifer tant de tems ô> à dépenler tant d'argent
àdesfpéculations creufesquine leur apportaient aucun profit,
Eainca- Quand les fils des Maures & des Turcs ont autour de fix
"nf'deS ans (car P°ur ^es Bédouins ils ne fçavent ce que c'eft que de
donner de l'éducation à leurs enfans) on les envoyé à l'éco-
le , où ils apprennent à lire & à écrire. Ils ne fe fervent ças
de papier pour cet ufage, mats chaque enfant a une petite
planche mince & quarrée, qui eft légèrement blanchie, de
forte qu'on peut effacer aifement,quand on veut, les caractè-
res qifon y a tracés.. Lorsqu'ils ont fait quelque progrès
dans XAicoran, qui eft de tous les livres celui qu'on leur en-
feigne avec le plus d'application, on les inftruit fort fcigneu-
fement de toutes les cérémonies de leur Religion. Le falai-
re du Maître d'école eft un fol par femaine pour chaque en-
fant. Quand un de ces Ecoliers a fait quelque progrès confi-
dera*