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Shaw, Thomas
Voyages De Monsr. Shaw ... Dans Plusieurs Provinces De La Barbarie Et Du Levant: Contenant Des Observations Géographiques, Physiques, Philologiques Et Melées Sur Les Royaumes D'Alger Et De Tunis, Sur La Syrie, L'Egypte Et L'Arabie Petrées (Band 1) — La Haye, 1743

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https://doi.org/10.11588/diglit.6527#0398
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SUR LES ROYAUMES D'ALGER &c Chap.lIL 339

derable» fes parens lui mettent un magnifique habit & le mon-
tent for un cheval richement caparaçonné. Ses camarades
d'école le conduifent dans cet équipage avec de grandes accla-
mations par les rués, & fes parens & autres amis viennent le
combler de prélèns & courent féliciter le pere & la mere.
Après que les enfans ont paffé trois ou quatre ans à l'école,
on leur fait apprendre quelque Métier, ou bien on les enga-
ge dans les Troupes ; & il y en a peu qui, dans ce nouvel état,
n'oublient bientôt tout ce qu'ils avoient appris, excepté pour-
tant les Sanjackiars, ou Enîeignes de l'armée,& ceux qui font
employés à la recette du tribut & aux bureaux de douane,
qui font obligés d'écrire & de tenir des livres.

Le peu de gens, qui ont du loîfir, & qui s'attachent à l'étu- ns „w
de & à la fpeculation, ne lifent gueres que YAlcoran, & quel- sueres
ques Commentaires remplis d'enthoufiafme qu'ils ont fur ce quS/t
livre. Tout le Sçavoir de ces peuples, ioit par rapport aux
Sciences dont leurs Ancêtres furent les Inventeurs, foit à l'é-
gard de celles qu'ils empruntèrent des autres Nations, fe ré-
duit aujourd'hui à un peu de Géographie & à quelques Mé-
moires ennuyans fur PHiftoire moderne ; car tout ce que
leurs Auteurs difent fur les fiécles qui ont précédé la venue
de leur Prophète n'eft que confufion & un tiiTu de contes
romanefques.

Lorfque j'arrivai à Alger, je tâchai de faire connoîffance Leur
avec tous ceux d'entre eux qui avoient quelque réputation ign°ran-
de fçavoir & d'érudition ; mais il eft fort difficile de former Mathé-
avec eux quelque liaifon d'amitié, tant parce qu'ils ont natu- ma£i-
rellement beaucoup d'éloignement pour les étrangers, qu'à JnMél
caufe du fouverain mépris avec lequel ils regardent les Qhré- iecjnc,
tiens. J'eus cependant le bonheur de m'introduise chez leur
premier Ailronome, qui étoit chargé de régler les heures de
ïa prière : je trouvai qu'il n'entendoit pas feulement affez
de Trigonométrie pour tracer un Cadran folaire; & que tout
ce qu'°n fçait à Alger & à Tunis en fait de Navigation, fe
réduit à connoître les huit principaux points de la Bouffole &
à tracer grofïierement une Carte marine. La Chymie, qui
étoit autrefois ia fcience favorite de ces peuples, fe bor-

Vv 2. ne
 
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