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340 OBSERVATIONS PHYSIQUES ET MELE'ES

ne préfentement chez eux à diftiller de l'eau de rofe. Je
n'ai vû que fort peu de leurs (a) Tïbeebs ou Médecins qui
connûiïent Rafis, Averroës, ou les autres anciens Médecins
Arabes. La traduction Efpagnole de Diofcoride eft le princi-
pal livre qu'ils étudient, encore s'amufent-ils plus à confide-
rer les figures des plantes & des animaux, qu'ils n'en lifent
les deferiptions. Le Médecin du Dey, qui eft en même tems
(£) E-mim ou Préfident des autres Médecins, me demandoit
un jour, fi les Chrétiens connoiffoient bien (c) Boo-Kratt,
(c'eft ainfi qu'il appelloit, foit par ignorance, foit par affecta-
tion, le grand Hippocrate;) ajoutant, qu'il étoit le premier
des (d) Hackeems ou Do&eurs Arabes, & qu'il vivoit un
peu avant Avlcenne.
lis ne Après ce que je viens de dire de l'état des Sciences & de
quem à l'éducation de la jeunelfe dans ce païs-ci, on ne doit pas s'at-
aucuns tendre d'y voir aucun Art ou Science porté à un grand degré
d'étude ^e perfection. Ce, n'eft pas qu'ils manquent de gens qui pra-
tiquent la Médecine, qui jouent de plufieurs lnftrumens &
qui s'attachent à d'autres Profeffions qui fembient demander
quelque connoiffance de la Phyfique ou des Mathématiques ;
mais tout ce qu'ils font, ils le font purement par habitude
ou par routine, en quoi ils font aidés par une mémoire fort
heureufe & par une grande vivacité d'elprit. On ne doit donc
pas attribuer à l'incapacité ou à la ftupidité naturelle de ces
gens-ci, s'ils font fi peu de progrès dans les belles Lettres,
puifqu'il eft certain qu'ils ont l efprit fort délié & beaucoup
de génie, & que, s'ils vouloient fe donner le tems de s'appli-
quer à l'étude, ou qu'ils y fûffent encouragés d'une manière
* ou d'autre, ils ne manqueroient pas de s'y perfectionner.
Etat de Cependant pour dire quelque chofe de plus particulier fur
jaMéde- l'état préfent des Sciences & des Arts en Barbarie,^ je com-
"ne" mencerai par la Médecine. Il faut certainement qu'on man-
que de bons Médecins dans ce païs-ci, puisqu'il y a peu ou

pres-

-

(a) En Arabe c^aaIs Tibceb. qu'ils fuppofent avoir été un Arabe,

(b) En Arabe fW E-mim. (<*) En 4rahe UJa. Hackeem.
(0 C'eft-à-dire; Le Petx de Kmtt,
 
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