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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 2) — Paris, 1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.1314#0015
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— '11 — [ .AIGUIÈRE ]

assez, bon style, qui ne parait, pas fifre postérieur à 1250 (fjg. à)',
et qui rappelle quelques-uns des vases cites dans l'inventaire de
1353. On fabriquait encore des pots de ce genre, mais en terre
cuite, dans les Flandres et en Champagne, il y a quelques années.
Ces vases étaient aussi désignés sous le nom d'aquamani/le (eau à
la main), lorsqu'ils étaient pourvus d'anses, munis d'un goulot et
d'une ouverture supérieure pour les remplir. Dans l'exemple donné
(fig. 4); l'eau était introduite dans l'aiguière en soulevant le dessus
de la tète de l'homme, et était versée par le bec du griffon. Ce vase
semblait avoir été fait pour être posé au milieu d'un plateau, les
pattes du griffon étant fixées sur un disque circulaire possédant deux
■ncoches latérales, réservées probablement pour le maintenir. Mais
aussi ces vases étaient-ils simplement posés sur leur pied, et, lors-
qu'on donnait à laver, on prenait un bassin.

Le musée de Cltiny possède une belle aiguière de cuivre fondu,
ciselé et doré (fig. h Ois), qui représente une tète de jeune garçon.
Un ornement placé sur son front, en guise de bijou, sert de goulot,
et ce vase se remplit par un orifice, avec couvercle à charnière placé
en A sur le sommet de la tète. Une anse dont nous donnons le dé-
tail en B, et qui figure un petit dragon, permet d'incliner l'aiguière
lorsqu'on veut verser l'eau qu'elle contient. En C est tracé le détail,
moitié d'exécution, de la broderie gravée sur le collet. Une Heur de
lis, en plein, sur un écu-, est placée au centre du collet. La fonte de
cette aiguière est d'une légèreté remarquable et d'une seule pièce
sans soudures ; les broderies, les cheveux, les yeux et les détails du
dragon ailé sont retouchés au burin avec une sûreté de main merveil-
leuse. La hauteur totale du vase est de O'",2o. Il porte sur trois pieds.

Le musée de Vienne (Autriche) renferme une de ees aiguières en
forme de cheval qui devaient èlrc assez communes pendant les xil%
xin* et xiv; siècles, car on en rencontre dans plusieurs collections qui
datent de ces époques, et entre autres dans celle de l'hôtel de Clunv,
laquelle possède deux de ces vases de cuivre fondu. Nous reprodui-
sons (fig. h ter) l'un d'eux, qui ne manque pas de style. Un dragon
posé sur le cheval forme l'anse ; on introduisait l'eau par l'orifice A
muni d'un couvercle à charnière, et le biberon B est garni d'un ro-
binet, de telle sorte que cette aiguière pouvait servir de fontaine
pour laver les mains avant les repas. Jusqu'à la fin du dernier siècle,
il y avait à l'entrée de toutes les salles à manger de ces fontaines de

1 Coll. îles dessins de l'auteur; copié sur l'original, Je enivra fondu, en vente à
Bordeaux, 1843.
 
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