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et leur étude archéologique. La publication du martyrologe et du texte entier
des autres parties ne relèvent pas du caractère des « Archives Alsaciennes
d’Histoire de l’Art ».
Le Codex est aujourd’hui le joyau de la Bibliothèque du Grand Séminaire
de Strasbourg. Il est certainement le plus précieux du haut moyen âge en
Alsace après la disparition de YHortus Deliciarum. Heureusement il n’appar-
tenait pas, lui aussi, à la Bibliothèque de la ville et le mérite de l’avoir mis
en sûreté avec les autres trésors littéraires et artistiques revient particu-
lièrement à M. le chanoine Straub h
Nous disions qu’il appartenait jadis au Couvent de Marbach près Eguisheim.
L’histoire de cette importante maison a été magistralement traitée par M.
Ch. Hoffmann1 2, mais nous regrettons dans ce travail l’absence de toute
allusion à la vie et aux vestiges artistiques qui sont assez importants pour
être signalés.
La collégiale qui avait des dimensions considérables est aujourd’hui
complètement démolie, à peine quelques arcades témoignent-elles de l’ancienne
grandeur de la fondation deBurchard de Geberswiller, vassal de l’église de
Strasbourg et administrateur du Mundat (1060). Hoffmann dit3 que les
constructions furent achevées vers 1094. Pour l’église nous préférons, pour
des raisons que nous indiquerons tout à l’heure, la date plus précise de 1119
où Rodolphe, évêque de Bâle, consacra le 15 novembre le maître-autel en
l’honneur de tous les Saints4. Quelques dessins du commencement du
xixe siècle nous permettent de juger approximativement de l'importance
de cette église 5.
Construite dans le style roman son plan différait sensiblement de celui des
autres églises contemporaines de la région, elles-mêmes déjà d’une si grande
variété. Elleétaitprécédéed’un vaste atrium, seul exemple de cette importance
en Alsace avec celui de l’ancienne cathédrale romane de Strasbourg. En 1290 le
chœur (et non l’église entière) fut détruit par un incendie. Cette partie de
l’édifice fut reconstruite dans les formes du style gothique 6. Par la disposition
exceptionnelle de la façade (côté ouest) les deux tours ont été reléguées dans
les aisselles du chœur à l’endroit du transept habituel. Il serait difficile de juger
d’après les anciens dessins si dans l’intérieur de l’église le transept s’accusait
1 Voir Revue Catholique 1920, p. 478. Le cinquantenaire du Siège de Strasbourg en 1870,
Journal du Chanoine Alex. Straub, publié par J. Walter.
2 L’abbaye de Marbach et le Nécrologe de MCCXLI. (Bulletin de la Société pour la conser-
vation des Monuments historiques XX (1899), p. 67-230).
3 Page 68.
4 Grandidier-Liblin. III, 125 note 3.
5 Voy. aussi P. H. : Les ruines de Marbach dans Curiosités d’Alsace. I, 401-416 (Colmar
1861—1862).
6 D'après le Liber anniversariorum monast. Marbac. Ce chœur aurait été construit en 1469.
et leur étude archéologique. La publication du martyrologe et du texte entier
des autres parties ne relèvent pas du caractère des « Archives Alsaciennes
d’Histoire de l’Art ».
Le Codex est aujourd’hui le joyau de la Bibliothèque du Grand Séminaire
de Strasbourg. Il est certainement le plus précieux du haut moyen âge en
Alsace après la disparition de YHortus Deliciarum. Heureusement il n’appar-
tenait pas, lui aussi, à la Bibliothèque de la ville et le mérite de l’avoir mis
en sûreté avec les autres trésors littéraires et artistiques revient particu-
lièrement à M. le chanoine Straub h
Nous disions qu’il appartenait jadis au Couvent de Marbach près Eguisheim.
L’histoire de cette importante maison a été magistralement traitée par M.
Ch. Hoffmann1 2, mais nous regrettons dans ce travail l’absence de toute
allusion à la vie et aux vestiges artistiques qui sont assez importants pour
être signalés.
La collégiale qui avait des dimensions considérables est aujourd’hui
complètement démolie, à peine quelques arcades témoignent-elles de l’ancienne
grandeur de la fondation deBurchard de Geberswiller, vassal de l’église de
Strasbourg et administrateur du Mundat (1060). Hoffmann dit3 que les
constructions furent achevées vers 1094. Pour l’église nous préférons, pour
des raisons que nous indiquerons tout à l’heure, la date plus précise de 1119
où Rodolphe, évêque de Bâle, consacra le 15 novembre le maître-autel en
l’honneur de tous les Saints4. Quelques dessins du commencement du
xixe siècle nous permettent de juger approximativement de l'importance
de cette église 5.
Construite dans le style roman son plan différait sensiblement de celui des
autres églises contemporaines de la région, elles-mêmes déjà d’une si grande
variété. Elleétaitprécédéed’un vaste atrium, seul exemple de cette importance
en Alsace avec celui de l’ancienne cathédrale romane de Strasbourg. En 1290 le
chœur (et non l’église entière) fut détruit par un incendie. Cette partie de
l’édifice fut reconstruite dans les formes du style gothique 6. Par la disposition
exceptionnelle de la façade (côté ouest) les deux tours ont été reléguées dans
les aisselles du chœur à l’endroit du transept habituel. Il serait difficile de juger
d’après les anciens dessins si dans l’intérieur de l’église le transept s’accusait
1 Voir Revue Catholique 1920, p. 478. Le cinquantenaire du Siège de Strasbourg en 1870,
Journal du Chanoine Alex. Straub, publié par J. Walter.
2 L’abbaye de Marbach et le Nécrologe de MCCXLI. (Bulletin de la Société pour la conser-
vation des Monuments historiques XX (1899), p. 67-230).
3 Page 68.
4 Grandidier-Liblin. III, 125 note 3.
5 Voy. aussi P. H. : Les ruines de Marbach dans Curiosités d’Alsace. I, 401-416 (Colmar
1861—1862).
6 D'après le Liber anniversariorum monast. Marbac. Ce chœur aurait été construit en 1469.