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Elles sont également connues sous le nom à.’ écuelles d’accouchées, parce
que l’usage était autrefois répandu d’offrir dans de pareils récipients le
premier bouillon réconfortant aux femmes en couche.
Tandis que les écuelles à bouillon ordinaires, dont le couvercle ne présente
aucune décoration, (seules les anses sont parfois décorées d’une palmette en
relief ou présentent un décor ajouré), se rencontrent dans de nombreuses
régions de France x, les écuelles décorées se limitent à quelques centres artis-
tiques, qui doivent dorénavant prendre rang dans la fabrication de l’orfèvrerie
d’étain. Nous commençons par Strasbourg qui a été le point de départ de nos
recherches.
I. STRASBOURG.
A Strasbourg il est fait mention des potiers d’étain pour la première fois
en 1368 à l’occasion d’une réorganisation des tribus. Ils font à cette époque
déjà partie de la corporation des maréchaux à laquelle ils appartiennent
jusqu’à la dissolution des tribus en 1789. En 1427, les fondeurs d’étain ne sont
qu’au nombre de trois, environ une génération plus tard, en 1466, nous en
comptons déjà six, en 1521 sept et en 1587 huit. Vers 1680 on peut évaluer
leur nombre à dix ou douze, en 1715 ils sont à dix-huit, en 1789 nous n’en
comptons plus que sept et au début du xixe siècle plus que deux ; aujourd’hui
il n’existe plus qu’un atelier. En tout, nous avons constaté du xve au début
du XIXe siècle l’activité de 160 fondeurs d’étain 1 2.
Le -poinçon de contrôle de Strasbourg présente une fleur de lis, une demi-
fleur de lis ou l’écusson de la ville (Fig. 101, Nos 1, 3), selon la qualité de l’étain
(étain fin, moyen et commun). Les poinçons de maître sont généralement
en forme d’écusson ou d’ovale, à emblème et accompagné des initiales du
maître fondeur (Fig. 101, N08 2, 4). Au milieu du xvme siècle apparaissent les
poinçons donnant le nom du fondeur en toutes lettres.
Les écuelles à bouillon de Strasbourg n’offrent pas moins de neuf types
différents, tous d’une grande richesse et datant d’environ 1680 à 1740.
Comme nous les avons tous reproduits récemment dans notre ouvrage « Les
Etains Strasbourgeois du xvie au xixe siècle», nous nous bornons ici à repro-
duire deux types, montrant les deux principes de décoration des couvercles :
l’un offrant un décor de feuillage disposé en forme de rosace, l’autre mon-
trant trois médaillons à scènes figurées (fig. 87-88). Le décor couvre presque
toute la surface du couvercle et ne laisse que peu de surface lisse.
1 Nous en avons rencontré au poinçon d’Autun, d'Evreux, de Lyon, de Nancy, etc.
2 Pour tous les détails voyez Ad. Riff. Les Etains Strasbourgeois du xvxe au xixe siècle. 1925.
Elles sont également connues sous le nom à.’ écuelles d’accouchées, parce
que l’usage était autrefois répandu d’offrir dans de pareils récipients le
premier bouillon réconfortant aux femmes en couche.
Tandis que les écuelles à bouillon ordinaires, dont le couvercle ne présente
aucune décoration, (seules les anses sont parfois décorées d’une palmette en
relief ou présentent un décor ajouré), se rencontrent dans de nombreuses
régions de France x, les écuelles décorées se limitent à quelques centres artis-
tiques, qui doivent dorénavant prendre rang dans la fabrication de l’orfèvrerie
d’étain. Nous commençons par Strasbourg qui a été le point de départ de nos
recherches.
I. STRASBOURG.
A Strasbourg il est fait mention des potiers d’étain pour la première fois
en 1368 à l’occasion d’une réorganisation des tribus. Ils font à cette époque
déjà partie de la corporation des maréchaux à laquelle ils appartiennent
jusqu’à la dissolution des tribus en 1789. En 1427, les fondeurs d’étain ne sont
qu’au nombre de trois, environ une génération plus tard, en 1466, nous en
comptons déjà six, en 1521 sept et en 1587 huit. Vers 1680 on peut évaluer
leur nombre à dix ou douze, en 1715 ils sont à dix-huit, en 1789 nous n’en
comptons plus que sept et au début du xixe siècle plus que deux ; aujourd’hui
il n’existe plus qu’un atelier. En tout, nous avons constaté du xve au début
du XIXe siècle l’activité de 160 fondeurs d’étain 1 2.
Le -poinçon de contrôle de Strasbourg présente une fleur de lis, une demi-
fleur de lis ou l’écusson de la ville (Fig. 101, Nos 1, 3), selon la qualité de l’étain
(étain fin, moyen et commun). Les poinçons de maître sont généralement
en forme d’écusson ou d’ovale, à emblème et accompagné des initiales du
maître fondeur (Fig. 101, N08 2, 4). Au milieu du xvme siècle apparaissent les
poinçons donnant le nom du fondeur en toutes lettres.
Les écuelles à bouillon de Strasbourg n’offrent pas moins de neuf types
différents, tous d’une grande richesse et datant d’environ 1680 à 1740.
Comme nous les avons tous reproduits récemment dans notre ouvrage « Les
Etains Strasbourgeois du xvie au xixe siècle», nous nous bornons ici à repro-
duire deux types, montrant les deux principes de décoration des couvercles :
l’un offrant un décor de feuillage disposé en forme de rosace, l’autre mon-
trant trois médaillons à scènes figurées (fig. 87-88). Le décor couvre presque
toute la surface du couvercle et ne laisse que peu de surface lisse.
1 Nous en avons rencontré au poinçon d’Autun, d'Evreux, de Lyon, de Nancy, etc.
2 Pour tous les détails voyez Ad. Riff. Les Etains Strasbourgeois du xvxe au xixe siècle. 1925.