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donnent le charme aux vives saillies d’un tempérament sensuel et chaud,
auquel un humour, très particulier à l'Alsace, ajoute encore du « piquant ».
— C’est une sensualité de même ordre qui s’exprime dans deux lithographies
de Balthasar Haug, datés de 1922, les œuvres les plus «colorées» du
pavillon, bien qu’en noir et blanc, et
les plus « fauves ».
Les dessins sont exposés dans les
deux entrées (dans l’une, Welsch, dans
l’autre Gachot), et dans une petite
galerie derrière le hall. Cette galerie est
un chef-d’œuvre de présentation aussi
favorable que simple. Lumière abon-
dante, répandue par quatre fenêtres,
adoucie par des rideaux blancs ; des
galons noirs bordent ces rideaux, ser-
vant d’embrasses, et soutiennent deux
petits plafonniers, enveloppés égale-
ment de mousseline blanche ; les murs
sont recouverts d’une grosse toile
écrue, vert d’eau dans le bas, la sépa-
ration entre les deux teintes étant
assurée par le même galon noir ; il
court encore tout autour de la pièce
au ras du plafond et de la petite
plinthe. C’est une idée excellente
d’avoir réservé une place aux dessi-
nateurs alsaciens, qui constituent une
véritable petite école. Voici la liste
144. René Oster. Chocolatière en argent. des artistes représentes, parce que le
catalogue ne la donne pas : Allenbach,
Lucien Blumer, Dubois, Gachot, Graeser, Balthasar Haug, Hirth, Hubrecht,
Krebs, Lavric-Kessler, Dorette Muller, Schenckbecher, Welsch.
La liberté gardée par chaque « ensemblier » n’a pas permis d’organiser
un choix et une distribution méthodique des tableaux. Si, par exemple,
M. Lucien Blumer, grâce à deux judicieux choix de M. Spindler, pour sa
petite salle à manger, est parfaitement représenté, il nous semble que
M. Daniel Schœn ne l’est pas aussi bien, et M. Kamm, M. Lucien Hueber
ne le sont pas du tout, ou à peine, car les vitraux de l’un, les deux panneaux
décoratifs de l’autre ne donnent aucune idée de leur manière. Nous le regret-
tons sans le reprocher, car il est évident que l’essentiel était de présenter
les ensembles décoratifs, et que les tableaux sont forcément sacrifiés. Mais
donnent le charme aux vives saillies d’un tempérament sensuel et chaud,
auquel un humour, très particulier à l'Alsace, ajoute encore du « piquant ».
— C’est une sensualité de même ordre qui s’exprime dans deux lithographies
de Balthasar Haug, datés de 1922, les œuvres les plus «colorées» du
pavillon, bien qu’en noir et blanc, et
les plus « fauves ».
Les dessins sont exposés dans les
deux entrées (dans l’une, Welsch, dans
l’autre Gachot), et dans une petite
galerie derrière le hall. Cette galerie est
un chef-d’œuvre de présentation aussi
favorable que simple. Lumière abon-
dante, répandue par quatre fenêtres,
adoucie par des rideaux blancs ; des
galons noirs bordent ces rideaux, ser-
vant d’embrasses, et soutiennent deux
petits plafonniers, enveloppés égale-
ment de mousseline blanche ; les murs
sont recouverts d’une grosse toile
écrue, vert d’eau dans le bas, la sépa-
ration entre les deux teintes étant
assurée par le même galon noir ; il
court encore tout autour de la pièce
au ras du plafond et de la petite
plinthe. C’est une idée excellente
d’avoir réservé une place aux dessi-
nateurs alsaciens, qui constituent une
véritable petite école. Voici la liste
144. René Oster. Chocolatière en argent. des artistes représentes, parce que le
catalogue ne la donne pas : Allenbach,
Lucien Blumer, Dubois, Gachot, Graeser, Balthasar Haug, Hirth, Hubrecht,
Krebs, Lavric-Kessler, Dorette Muller, Schenckbecher, Welsch.
La liberté gardée par chaque « ensemblier » n’a pas permis d’organiser
un choix et une distribution méthodique des tableaux. Si, par exemple,
M. Lucien Blumer, grâce à deux judicieux choix de M. Spindler, pour sa
petite salle à manger, est parfaitement représenté, il nous semble que
M. Daniel Schœn ne l’est pas aussi bien, et M. Kamm, M. Lucien Hueber
ne le sont pas du tout, ou à peine, car les vitraux de l’un, les deux panneaux
décoratifs de l’autre ne donnent aucune idée de leur manière. Nous le regret-
tons sans le reprocher, car il est évident que l’essentiel était de présenter
les ensembles décoratifs, et que les tableaux sont forcément sacrifiés. Mais