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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 8.1929

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Forrer, Robert: Les vidrecomes Alsaciens en forme de Buttermaennel
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https://doi.org/10.11588/diglit.63188#0143
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LES VIDRECOMES ALSACIENS EN FORME
DE BUTTEMAENNEL
par ROBERT FORRER
JAMAIS peut-être, ni avant, ni après, on a produit et bu en Alsace tant
de vin qu’aux xvie et xviie siècles, époque où l’Alsace était devenue
pour toute la vallée du Rhin et bien au delà, la Hollande, toute l’Allemagne
et le Nord, la source commune des bons vins de table. C’est l’époque aussi
de la plus grande floraison de nos petites villes situées sur le versant est des
Vosges, les Obernai, Zellenberg, Ribeauvillé, Riquewihr, Thann, etc. Au-
jourd’hui bon nombre en est devenu des «villes» presque mortes, plutôt
des villages. La guerre de Trente ans a inauguré cette décadence, plus tard
ce sont la concurrence des vins du Midi, l’apparition du phylloxéra et d’autres
causes qui ont contribué à réduire cette floraison vosgienne. Mais il y a
bien des témoins qui nous sont restés de cette ère florissante: les belles mai-
sons Renaissance desdites villes avec leurs belles et grandes portes d’entrée
et leurs vastes caves, leurs bois sculptés et les insignes des vignerons au-
dessus de la porte, le raisin et la serpette. Dans les archives les inventaires
de succession des siècles passés parlent de la richesse de ces habitants et
sur les pentes boisées des Vosges méridionales des noms de lieux-dits comme
« Rebgasse », « Rebweg », « In den Reben », etc. indiquent qu'autrefois il y
avait des vignes, abandonnées aujourd’hui.
Les xvie et xviie siècles sont aussi l’époque par excellence de ces hanaps
précieux et de formes les plus variées qu’on appellait et qu’on appelle encore
les Vidrecomes ou les Willkomms. Hanaps et gobelets qui ne pouvaient
manquer sur le buffet et la table festivale d’aucun « Ratshaus », d’aucune
bonne famille, d’aucune « Trinkstube » de corporation, ni au château, ni
dans la maison bourgeoise, ni dans le « Ratssilber » des mairies.
« Willkomm» dérive du salut de bienvenue avec lequel le maître de la
maison recevait ses hôtes. En leur offrant le « vin de bienvenue », le

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