Archives alsaciennes d'histoire de l'art (8.1929)

ÉTUDE SUR L’ATELIER DE LA CATHÉDRALE
DE STRASBOURG ENTRE 1681 ET 1789

par FRANÇOIS PARISET
I. — L’ATELIER DE L’ŒUVRE NOTRE-DAME
APRÈS 1681, deux organismes veillent au bon entretien de la Cathédrale :
nous ne nous occuperons pas de batelier du Grand-Chapitre, réunion
temporaire d’ouvriers de la ville ou du dehors, qui travaillent à l’entretien
intérieur de la Cathédrale et surtout à la décoration du chœur ou de la sacristie ;
nous nous intéressons au seul atelier de la Cathédrale, digne de porter ce
nom : l’Atelier de l’Œuvre Notre-Dame. L’atelier et l’Œuvre forment deux
institutions complémentaires. Le Frauenhaus, la Fabrique de la Cathédrale
dont l’histoire, si tourmentée, reflète celle de la République strasbourgeoise,
garde la même activité après comme avant 1681.
La vieille maison de Notre-Dame est administrée par les 3 directeurs ou
« pflegere» qui sont nommés par le Conseil des XXI et sont membres des
Conseils des XIII ou des XV. Sous leur surveillance scrupuleuse travaille
le « Schaffner » ou Receveur. Nommé par les XXI, titulaire de l’un des
postes les plus importants de la ville, chef d’une petite administration, le
receveur gère la fortune de l’Œuvre, — rentes et propriétés aux champs et
en ville, — fortune dont une bonne part est consommée par l’Œuvre ou par
la ville, mais qui doit être consacrée à l’atelier. L’Œuvre Notre-Dame
n’existe en effet que pour l’atelier ; le Frauenhaus doit nourrir la Steinhütte ;
les deux organismes s’unissent et s’accrochent à la Cathédrale pour la sauver
de la dégradation menaçante. L’Œuvre fournit l’argent de ses rentes, le bois
de ses forêts, la pierre de ses carrières, mais l’atelier travaille le bois, monte les
charpentes, sculpte la pierre, coule le plomb.
Cependant l’atelier du XVIIIe siècle est défini de façon incomplète
s’il est présenté seulement comme une administration dépendant de l’Œuvre,