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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 2)

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Michel, Émile: Les maîtres italiens au Musée de Munich
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https://doi.org/10.11588/diglit.19702#0036

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Cartouche composé et gravé par Agostino Mitelli.

i les écoles flamande et hollandaise forment la principale richesse du
musée de Munich, si Rubens y règne en maître, il n'est pas à dire que
les œuvres des écoles italiennes n'y méritent aucun intérêt. Pour être
moins nombreuses et moins choisies qu'à Dresde, elles sont dignes cepen-
dant d'attirer l'attention, et nous voudrions signaler ici quelques-unes des
plus remarquables d'entre elles.

Nous ne nous arrêterons guère à ces Madones primitives, assez rares
d'ailleurs et assez suspectes, qui, avec leurs yeux en amande, leurs
visages émaciés ou boursouflés, semblent attester que, pour de telles
images, les écoles du Nord à leur début n'ont pas eu seules le privilège
de la laideur. Mais en Italie, du moins, grâce aux instincts naturels de
la race, grâce aussi à des traditions dont l'étude des monuments et des
statues antiques facilita la reprise, le goût s'épura plus tôt, et de bonne
heure l'art s'attacha à la recherche de la beauté. N'est-ce pas au début
même de cet art que nous trouvons dans trois panneaux représentant
la Cène, le Calvaire et le Christ aux limbes (nos 1148, u5'2 et 1420), cette

Lettre de Giuseppe Mitelli.

largeur de dessin et ces expressions vraies et touchantes que jusqu'alors
la peinture avait été impuissante à nous montrer dans les scènes empruntées aux livres saints ? La
figure du Christ de la Cène, avec son visage plein de douceur et de majesté, celles de la Vierge
et des saints qui entourent la croix du Calvaire manifestent si éloquemment les sentiments dont
elles sont animées, qu'on a pu attribuer à Giotto lui-même l'exécution de ces panneaux, qui
certainement révèlent son influence et qui sont peut-être sortis de son atelier1. Mais le génie de
ce premier rénovateur de l'art avait de si loin devancé son époque, qu'après lui cet art semble
déjà épuisé et qu'il faut, pour le voir renaître, attendre plus d'un siècle encore la venue
d'Angelico da Fiesole.

1. Ces panneaux ornaient autrefois les armoires de la sacristie de Santa Croce, et le musée de Berlin ainsi que l'Académie des Beaux-
Arts à Florence en possèdent d'autres fragments qui ont appartenu à cette décoration primitive.
 
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