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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 2)

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Bauzon, Louis M.: L' art flamand en Bourgogne au XIVe siècle: Claux Sluter et le Puits de Moïse
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19702#0107

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L'ART FLAMAND EN BOURGOGNE

AU XIVe SIÈCLE

CLAUX SLUTER ET LE PUITS DE MOÏSE

^ .s 3) 1 ^'on demandait à quelque vieux Dijonnais
quelles sont les deux plus précieuses œuvres
d'art de sa ville natale, il ne manquerait pas
de répondre : « Le tombeau de Philippe le
Hardi et le Puits de Moïse » ; et ces deux
chefs-d'œuvre, dignes de la popu-
isT^ài larité dont ils jouissent dans une

' '( ville où les morceaux remarqua-
bles de peinture, de sculpture et
d'architecture ne manquent pas,
se trouvent appartenir non seulement à la
même époque, niais encore au même artiste.
L'un et l'autre monument datent de Philippe
le Hardi ; l'un et l'autre sont l'œuvre du Hol-
landais Claux Sluter ; et ces deux spécimens
suffiraient, avec le précieux retable de Beaune,
œuvre de Van der Weyden, que l'on a pu admirer
quelques mois au Louvre en 1878, à nous révéler la
puissance et l'éclat de l'art flamand dans notre France
de l'est, sous ces ducs de la maison de Valois qui
furent, en Bourgogne comme en Flandre, pour l'art
et les artistes, des protecteurs aussi magnifiques, des
amateurs aussi passionnés que les Médicis à Florence.

Lettre composée pour l'Art par François Ehrmann, gravée par A. Soupey. Mais l'Italie a Conservé, malgré le pillage dit

Musée des Médicis en 1494, la plus grande partie
des collections médicéennes ; la Bourgogne au contraire a laissé détruire ou disperser la plupart
des chefs-d'œuvre réunis par ses vieux ducs, plus opulents et plus fastueux que des rois. Des
trois précieux vestiges que je viens de citer il n'y a même que le premier, le tombeau de
Philippe le Hardi, qui soit vraiment célèbre, parce qu'il se trouve au Musée de Dijon, à la
portée des voyageurs et des curieux. Le triptyque de Van der Weyden n'est guère connu que des
Beaunois et des archéologues. Quant au Puits de Moïse, tous les Dijonnais l'admirent de
confiance, mais tous ne l'ont pas vu, tant s'en faut, relégué qu'il est à l'une des extrémités de la
ville, parmi les bâtiments de l'Asile des aliénés, construits sur l'emplacement de la fameuse
Chartreuse de Philippe le Hardi. Espérons, maintenant que le Musée du Trocadéro en possède
un moulage, que pas un Parisien, parmi ceux qui se piquent d'aimer les arts et les antiquités
nationales, ne consentira désormais à ignorer la belle œuvre et le nom trop longtemps inconnu
de Claux Sluter.
 
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