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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 2)

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Dargenty, G.: Union centrale des arts décoratifs, [2]: 8e Exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.19702#0211

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l82

L'ART.

la peine d'en rechercher les qualités très réelles. L'aspect général, j'en conviens, est absolument
désagréable : vue d'ensemble, la réunion de ces objets, il ne faut pas se le dissimuler, impres-
sionne d'une fâcheuse façon. Elle apparaît creuse, décolorée, pauvre et maigre. Les grandes
pièces sont vides, et quant aux petites, leur robe est souvent si peu harmonieuse de ton qu'on est
tenté de passer outre sans plus ample informé. Mais si, dominant cette première impression, on
consent à pousser plus loin la recherche, alors les qualités dont nous avons parlé sautent aux
yeux. On voit avec quel soin toutes les parties constitutives d'une pièce céramique ont été traitées,
combien la matière est belle, les émaux fins, les glaçures brillantes et intactes, enfin à quelle
perfection de décor, sinon d'harmonie décorative, les artistes sont arrivés. Chaque objet rend
alors plus indulgent pour l'ensemble, et l'impression première, qui était mauvaise, se modifie et

s'améliore. Je pourrais, à l'appui de mon dire, citer tel vase de
Mmc Apoil ou de M. Gobert dont la tonalité générale est des plus
désagréables, où les couleurs les moins faites pour se trouver
ensemble sont juxtaposées de la plus cacophonique façon, et dont,
en même temps, les détails décoratifs sont traités de main de
maître et apparaissent sous la forme de véritables bijoux. 11 me
serait facile de multiplier les exemples; à quoi bon? Mais, me
dira-t-on, les qualités que vous signalez là sont des qualités infé-
rieures dominées de très haut par les grandes qualités d'ensemble
qui font défaut à la manufacture. Qui dit non ? C'est absolument
mon avis et voilà où je voulais simplement en venir, c'est que le
jour où Sèvres se sentira le courage de donner un vigoureux coup
de pied clans ses vieilles traditions ; le jour où, s'appliquant à
rechercher particulièrement l'harmonie des couleurs, il abandonnera
ce parti de décor toujours mesquin qu'il pratique depuis deux
siècles pour les grandes comme pour les petites pièces de porce-
laine dure, il pourra, avec son savoir, son acquis, son outillage et
sa cohorte d'artistes, arriver au dernier degré de la perfection que
comporte la céramique de porcelaine qui est la plus ingrate de
toutes. Ce n'est pas la bonne volonté qui manque à sa direction,
et je la crois toute disposée à accueillir à bras ouverts et d'où qu'il
vienne l'artiste qui saura trouver des formes et orner des vases.
Celui-là, où est-il? Si j'en juge par ce que je viens de voir, ce
n'est pas au rez-de-chaussée du Palais de l'Industrie en tous cas.
Hélas ! disons-le, il n'est nulle part. S'il existait, on se l'arrache-
, „. r . . „. . rait a dix, car l industrie, privée bien plus encore que Sevrés a

{Manufacture nationale de Sevrés.) 7 r 1 ^

Modèle de m. Carrier-Beiieuse. intérêt à faire du nouveau. En l'absence de cet oiseau rare et

Sculpture des ornements par MM. Roger • ,r • , ,___, i___v i, -r j i r

1 y, 3 iusqu a ce qu il soit ne, restent donc a l actir de la manufacture

et Sevestre.

son incontestable supériorité de fabrication et le fini de son décor ;
c'est peu de chose, direz-vous ; tel n'est pas mon avis, c'est en tous cas assez pour me la rendre
précieuse, pour que je la considère comme utile et que j'en réclame le maintien.

Et maintenant, de ce que je viens de dire il ne faut pas inférer que les pièces sorties des
ateliers privés soient sans intérêt. Elles sont d'un intérêt moindre, voilà tout.

MM, Hache et Pépin Le Halleur ont quelques services à thé et à café très amusants. Les
services côtelés, revêtus de différents fonds toujours éteints et discrets, sont particulièrement jolis.
Les tasses piquetées, c'est-à-dire parsemées de petits trous, lesquels sont, à la cuisson au feu de
moufle, remplis et bouchés par l'émail transparent, ne manquent pas d'originalité.

Le service oiseaux et fleurs de M. Haviland, décoré sous émail, est d'une jolie forme et
d'une grande perfection de matière ; les anses sont d'un travail délicat et bien décorées. J'ai
retrouvé dans son exposition de cette année beaucoup de pièces connues, qui auraient pu sans
dommage pour personne rester rue du Faubourg-Poissonnière. Les grès que M. Haviland a

Vase carré aux cariatides.
 
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