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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 2)

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Heulhard, Arthur: Le théatre contemporain: Sarah Bernhardt
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https://doi.org/10.11588/diglit.19702#0242

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Fleuron composé et dessiné pour « l'Art » par J. Hahert-Dys.

LE THÉÂTRE CONTEMPORAIN

SARAH BERNHARDT

c E hasard lui a ouvert les portes de la vie. Il a mis en elle tous les contrastes
d'origine et de race auxquels il se plaît. Juive par la mère, catholique par
le père; fille du Nord par les caprices, fille du Sud par les colères;
Hollandaise, si on en croit la tradition; bohémienne, si on s'en rapporte
à l'apparence ; elle est comme un creuset de bronze où se combattent
des ferments ethnologiques faits pour dérouter l'observateur.

Quel âge a-t-elle ? On ne sait au juste. Des gens qui se vantent
d'être bien informés la font naître en i8q5, à Paris. Sur ce
point elle organise le mystère, comme autrefois Carnot orga-
nisait la victoire. Autant elle est prodigue de confessions
inopportunes sur d'autres questions, autant elle en est avare
sur celle-là. Le mutisme ■— auquel succèdent tout à coup
un flux de confidences — est dans la nature de cette femme

bizarre.

S'appelle-t-elle Sarah Bernhardt ou simplement Rosine Ber-
nard ? On ne le sait pas davantage. Inscrite au Conservatoire sous
Lettre composée et dessmée ^ n0yn ç[q Rosine Bernard, elle v obtint en 1861 le deuxième prix

pour l Art par J. Habert-Lns. t j l

de tragédie et le premier accessit de comédie sous le nom de Sarah
Bernhardt. Jugeant trop bourgeois le prénom et le nom de Rosine Bernard, elle y avait
substitué le prénom biblique de Sarah et le nom de Bernhardt, hérissé de conson-
nances tudesques pour l'effet. Elle venait alors du couvent où, selon l'humeur du temps
et l'état du ciel, elle annonçait une vocation irrésistible tantôt pour le cloître, tantôt
pour le théâtre. Ce couvent était à Versailles : il forme de singulières élèves.
En 1862, elle quitta le Conservatoire où elle avait eu le second prix de comédie; bien qu'on
l'eût remarquée dans une scène de l'École des vieillards et dans le petit rôle de Charlotte du
Festin de Pierre, on lui préféra Mlle Lloyd. Elle ne cueillit point de nouvelles palmes tragiques ;
mais Mllc Marie Colombier, qui est de la même promotion, vit ses efforts couronnés d'un second
accessit. Ainsi vont les fortunes du monde.

I
 
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