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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No. VIII (Mai 1899)
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Chronique de l'art décoratif
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0108
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L'ART DÉCORATIF

ble habituelles. 11 est en outre certain qu'en envisa-
geant ainsi lcs problèmes qui leur sont posës, les
concurrents se réservent ie maximun de chances
de voir leur modèle bien accuelii par l'industrie,
puisque c'est de cette manière qu'iis heurteront le
moins ses habitudes.
Les artistes concurrents nous permettront de
placer encore ici une observation de dëtail, dans
l'intérêt de C[uelques-uns d'entre eux. C'est d'adop-
ter, pour leur envoi, les procédés de dessin qui
coûtent le moins de peine et de temps. Dans l'art
industriel, le dessin n'est que l'instrument méca-
nique d'expression de l'idée et l'outii d'exécution.
11 doit être clair; tout ce qui dépasse ce but est de
trop,et ne pcut que nuire auconcurrent dans l'esprit
de juges psychologues.
L'exposition des travaux exposés aux concours
ouverts jusqu'ici par l'/irf DAorcrC/ a eu lieu du
20 au 28 avril au Parthénon, gq, rue des Ecoles.
Nous reproduisons dans ce numéro les vues
en perspective de MM. Lemmen, Dufrêne, Henri
Sauvage et le comte Sparre, auxquels les prix ont
été attribuës. 11 serait déplacé de nous-livrer à
l'examen critique de ces travaux dans un article
écrit librement et ne tenant aucune mission des
juges. Leurs qualités s'accusent d'aiileurs d'elles-
mêrnes : il n'est pas nécessaire d'être grand clerc
pour apercevoir que M. Lemmen, ayant pris le
parti de fermer son rneuble de toutesparts excepté
devant le siège, et par conséquent d'affronter
l'ennui de grands et nombreux panneaux, a su
résoudre heureusement cette difhculté par d'élé-
gants chantournements, d'une ligne simple et
pure ; que les dispositions de sa tablette sont à la
fois pratiques et plaisantes à l'œil ; qu'il a su
donner à l'ensemble un caractère de dignité sans
sévéritë bien en rapport avec l'esprit du pro-
gramme et propre à plaire à la majorité des
clients ; qu'en somme, le seul reproche de quelque
importance à faire à M. Lemmen, ëtant donnée la
disposition d'ensemble adoptée par l'artiste, est
un certain manque de pondération entre le dossier
et les pieds du fauteuil, le premier trop lourd ;
défaut d'ailleurs facile à faire disparaitre.
11 est non moins visible que la disposition
d'ensemble de AL Dufrêne rassemble dans le
meuble les commoditës diverses que celui qui s'en
servira do't souhaiter : tiroirs de plusieurs dirnen-
sions, armoire, casiers ; qu'elle offre une variëté
plaisante à l'ceil ; qu'elle rompt la symétrie sans
tomber dans le déjeté ; enhn, que dans sa volonté de
fouiller de quelques sculptures les pièces de la
charpente, l'auteur a eu le tact de garder la
sobriété commandée par le prix, le milieu, et les
convenances de la destination. Le point faible du
projet de M. Dufrêne est la tablette qui surmonte
l'un des bords du plateau ; telle qu'elle est disposée,
elle ne peut guère servir à rien.
Comme dispositions, le bureau de M. Henri
Sauvage posséde à peu près les mêmes qualités
que le prècédent. La sagesse de sa conception a
ëté mise en relief tout à l'heure; elle semontre
également elans le fauteuil de Al. Sauvage, dans
lequel on retrouve sans peine un des types aimés
du public, mais agréablement rajeuni. H y a dans
tout cela beaucoup de naturel. 11 est dommage
que le dessus du bureau, vu du côté opposé au
fauteuil, soit alourdi par les deux boxes à papiers
placées sur la tablette. L'utilitë de la couverture
de ces boxes ne s'explique pas bien, le vol de
papiers par les visiteurs n'étant guëre à craindre

que pour ceux qui sont dans l' Affaire 11 ne sera
pas difhcile à M. Henri Sauvage d'arranger cela.
Quant au bureau de M. le comte Sparre, nous
ne voyons, pour notre part, aucune objection de
principe au rnassif primitivisme de ses piliers ;
cela lui donne un caractère qui n'a rien de déplacé
dans un lieu de travail. Mais il faut reconnaitre
que ces forrnes ne répondent pas du tout au goût
rle la majorité. De plus, il existe entre le bureau et
le fauteuil un manque d'unité produisant un effet
assez singulier... comtne quelque chose d'anglo-
mérovingien. Néanmoins, la tenue sirnple et digne
du projet de M. le cornte Sparre vaut rnieux que
le maniërisme ou la profusion de prétendus décors
de mauvais gout dans lesquels sont tombés un
grand nombre de concurrents
En rësumë, il nous parait qu'au point de vue
pratique auquel il faut se placer, c'est-à-dire celui
de contribuer à lacréation d'un art appliqué indus-
trialisable et dépassant les étroites limites du
petit cercle d'amateurs d'objets d'art, ce concours
a donné des résultats appréciables pour une
première tentative, et qu'on peut espërer que des
concours ultërieurs, dirigés par l'expérience qu'a
donné celui-ci, rendront un service important à
une cause sur la bonté de laquelle il n'est pas
besoin d'insister.

COMCOHDS DA PDOrOG/LlPD//f
DA L'ARI DÉCORATIF
Notre quatrième concours €
wo/'xo// <//? ra////)/i'^'///? 0//. /Z'z//z ro///r^*g ^ rëservë
auxphotographes amateurs,esthxé au iojuillet i8qq
(dernier délai).
Les conditions sont les suivantes : les photo-
graphies doivent être collèes sut* carton et dans le
format q sur 12 ou 18 sur 2q. Le choix de l'objet
photographié sera pris en considèration par le jury,
non moins que la valeur de la photographie.
Les prix sont de fr. $0 ; fr. qo ; fr. jo ; fr. 20.
Nous prions nos abonnès de nous réclamer les
bulletins de concours qu'il est indispensable de
joindre aux cnvois.

ZA AAIOA
Dans le désir de faire concorder le texte de
cette revue avec les illustrations, nous remettons
au mois prochain notre compte-rendu du Salon.
Ce Salon comptera d'ailleurs parmi les moins inté-
ressants, en sorte que si notre périodicitë et les
nëcessités de clichage etc. des gravures ne nous
permettent pas toute la promptitude qu'on pourrait
souhaiter, il n'en rèsultera pas grand inconvénient
cette fois.
P/f L/ 7TS /1AD O.S / 77 OAA
On ne saurait parler de toutes, il en pleut.
L'une des plus intèressantes du moment est
l'exposition d'aquarelles de M. Gaston Prunier,
dans les salons de l'Art Nouveau : c'est dire
qu'elles ne sont point banales. M. Bing est le La
Pèrouse des vra's artistes et des vrais objets d art;
s'il n'y en avait plus qu'un au rnonde, c'est lui qui
le dènicherait.
Par ses procèdès, M.Gaston Prunier se rattache
aux écoles les plus avancèes de la peinture ; mais

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