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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No.XI (Août 1899)
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Frantz, Henri: La grande décoration au Salon de 1899
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0213
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L'ART DÉCORATIF

imite Boecklin. La A//Z///7A de M. Anquetin est
une mêlée iurieuse de cavaliers nus et de che-
vaux dont le sujet lui a étc évidemment inspiré
par ia A///*///7A 67///*/////^ d'ArnoldBoeckiin.
Si la toiie de M. Anquetin n'est pas dépourvue
d'une certaine aliure, d'une évidente gmndeur
d'imaginntion, c'est beaucoup àBoecklin qu'en re-
vient l'honneur. Muis la grossièreté de iu facture
et les fautes du dessin y appamissent à chaque
instant. Ce qui fait ie mérite des fameux cen-
taures de Boecklin, c'est que, quoique empruntés
à la Rction, ils ont une apparence de vérité,
ils vivent d'une vie
réeiie et intense,
c'est que ieurs ana-
tomies sont réelle-
ment étahlies. L'ima-
gination de Boecldin
peut ne pas être
appréciée, mais on
ne saurait lui refuser
une puissance qui
chez M. Anquetin
devient purement
déciamatoire. En
s'ahandonnant à ce
qu'ii y a en iui de
iaussement théâtral,
cet artiste n'est ar-
rivé qu'à ia bous-
souifure.
M. Roii dans son
j<?//?'/*///7 /A 7?
7*<?jf <7^ /// 7^/'<f////7/'/'
T'Av/'/!' //// 7*^^/ MA-
,n/////7/'/', a iait œuvre
d'artiste habile et
consciencieux, mais
outre que ceci nc
se prête que bien
peu à la décomtion,
nous nous trou-
vons en face d'un
sujet de genre dans
des dimensions pius
larges.
Mais ni M. Roll ni M. Jean Paul Laurens
pas pius que M. Montenard ou M. Tattegrain
ne me paraissent avoir une conception vraie
de ia peinture décorative. Chez eux, c'est
malheureusement trop souvent le souci du dé-
taii qui prédomine, détaii pris en lui même et
non pas considéré ainsi qu'il ie faudrait comme
une partie destinée à jouer son rôie dans
l'ensemble.
La peinture décorative moderne, devenue
l'èquivaient de la «peinture à fresque// doit
comme celie-ci impressionner l'œil avant tout

par son /////A'. Ii faut pouvoir en sentir l'har-
monie généraie, avant que d'en gouter les dé-
taiis, et c'est cette harmonie générale, où rien
jamais ne devrait dëtonner, que Puvis de Cha-
vannes possédait au plus haut degré et qui
manque à la plupart de nos peintres.
Ce que j'ai indiqué pour M. Boutet de Mon-
vel pourrait s'appliquer à beaucoup de ceux qui
pratiquent ia grande dëcoration. Abuser des
couleurs trop nombreuses, c'est éparpilier
l'attention. Loin de nous néanmoins la pensée
de faire le procès de la couieur. Qu'elle soit
aussi ardente qu'on
ie voudra, mais
qu'elle reste /////*.
Ceia est du reste
si évident que i'on
n'éprouverait pas le
besoin d'y insister
si i'on ne voyait ce
principe sans cesse
méconnu, si l'on
ne voyait beaucoup
d'entreles modernes
oubiieux de la
gmnde ieçon qu'ils
reçoivent de ceux
qui dècorèrent le
Canrpo Santo de
Pise, ie Paiais Ri-
cardi de Fiorence,
ou ies chambres
Borgia du Vatican.
Assurément ie
souci du beau mor-
ceau de peinture est
sans cesse visible
chez le Ghirlandajo
ou chez Benozzo
Gozzoii. Chaque per-
sonnage est d'une
anatomie scrupu-
leuse, chaque por-
trait ètrangement
vivant. Mais ces
qualités ne nous sé-
duisent qu'après que nous avons admiré l'har-
monie suprème des ensembles, le sens im-
peccabie des grandes iignes. Et rien ne vient
nuire à cette impression. Chez Benozzo Gozzoli,
par exempie, on sent bien qu'ii n'a jamais
employé que trois ou quatre tons didérents, et
sans pour cela renoncer à obtenir les nuances
les pius subtiies. C'est pourquoi j'enregistre
avec intérêt ies œuvres de ceux qui tout en
faisant de i'art très moderne n'oubiient pas ces
lois essentielies.
HEKRI FKANTZ.
 
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