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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No.XII (Septembre 1899)
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Chronique de l'art décoratif
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0303
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L'ART DÉCORATIF

et de tact ; il fallait savoir étre neuf dans Ie
simple, et pittoresque sans détonner dans 1e mi-
lieu monumental d'une grande capitale.
llest regrettable de devoir dire que dans les
vingt et un projets présèntés au concours et expo-
sés à l'Hôtel-de-Vitle du q au 16 août,on netrouve
que peu de traces de celà. Dans une catëgorie de
projets, les auteurs se sont évertués à faire en pe-
tit des monuments d'architecture acadëmique, où
tout 1e matérieldu genre, les pilastres, les balus-
tres, les qttributs, les urnes et 1e reste sont mis à
contribution. Dans cet ordre d'idées, l'un des con-
currénts a trouvc drôle de proposer une manière
de réduction de Trianon ; un comble. On pouvait
espérer qu'après l'accueil faitàl'Opéra-Comique de
M. Bernier, nous en avions flni avec ces cboses-Ià.
II parait que non.
Secondc catégorie : les ëdicules en fer, avec pan-
neaux en maçonnerie légère, céramique ou toutes
autres matières de remplissage, - et larges pans
vitrés. C'estévidemment 1e principe qui convient
1e mieux au cas. Mais qu'il est pauvrement appli-
qué ! Dans les douze ou quinze projets de cette
espèce, on trouverait à peine une silhouette
quelque peu distinguëe, un détail qui ne soit em-
preint de 1a plus navrante banalité. Toujours les
fontes moulurées, refouillées, leuillurées, au lieu
du galbe noble, sans plus, sous lequel ce métal
grossier doit apparaître; toujoursles ferronneries
qui semblent n'avoir d'autre mission que d'exas-
pérer Tœil par la rëpëtition de l'insipide volute
spiraloïde ; toujours les faïences criardes, giffle
appliquée sur l'harmonie des couleurs d'une cons-
truction. En un mot, les pires lieux-communsdu
genre.
Autre variétë, représentëe par un seul projet
(heureusement!) : laconstruction en bois où chaque
pièceprend la forme d'un manche de bilboquet.
Dans celle-ci, les panneaux semblent d'un marbre
rougeàtre sur l'aquarelle ; l'auteur les pense-t-il
en vrai marbre, ou bien en bois marbré ? Ee glacial
ou 1e toc ? Giissons.
Lesjuges du concours ont réparti les primes
comme if suit :
Edicules A (type courant), prix, M. Duray ;
2*"^ prix, M. Paumier.
Edicule B (Bastille), Vp"x, M. Duray; 2^°prix,
MI\I. LemaresquieretBIot; 3"°prix, M. Paumier.
Edicule C (Etoile). Pas de premier ni de second
prix;3^prix, M. Duray, MM. Rey et Letrône,
M. Bonafasse (ex-æquo).
Le projet de M. Duray, que les juges ont distin-
gué, possède en effet sur les autres de même genre
(notre seconde catégorie de tout-à-Theure) 1a supë-
riorité d'une élégance banale. Débarrassé de guir-
landes et de couronnes qui forment meneaux dans
1a partie supérieure des pans de vitre, et sont vrai-
ment par trop <r magasin de nouveautés il serait
acceptable faute de mieux.
Deux projets, que les juges du concours peuvent
avoir eu desraisons touchant àl'exploitationpour les
laisser dans l'ombre — nous ne savons — nous ont
paru dignes d'attention : ceux de M. Lewîcki (n° i)
et de M.. Leenhardt (n° 10).
Le premier est une ravissante adaptation del'ar-
chitecturerurale améncaine Dans ce genre, il se-
rait difbcile de trouver plus pittoresque de formes,
plus harmonieuxde couleurs,p!us noblementet sim-
plement distinguè d'architecture. M. Lewicki doit
certainement possëder une grande supériorité
comme architecte de constructions rurales.Jene
crois pas que ses projets d'édicules eussent été à

leur place dans 1e milieu parisien ; niais des gares
de petiteslocalitës comprises danscetesprit seraient
autrement intéressantes que 1a plupart de celles
des Compagnies.
Qnant au projet de M. Leenhardt, architecte à
Montpellier, 1a silhouette simple en a beaucoup
d allure, avec son toit aux versants aplatis, débor-
dant largement pour abriter les bancs qui ceignent
1a construction. Pour supporter cette Jarge saillie
du toit, une série de petites voussures maçonnées
est construite sur coqsoles en fer. Ces voussures,
dit l'auteur dans une note jointe au plan, se cons-
truisent trés-simplement, et ont fait Icurs preuves.
En tous cas, elles couronnent joliment les murs, et
donnent beaucoup de relief à Tensemble. II y au-
rait bien à critiquer dans le projetde I\I.Teenhardt
certains détails tels que, par exemple, l'application
intempestive de 1a publicité aux pans de vitres —-
1a liberté de l'industrie sufhsant à ce qu'elle puissè
subvenir elle-mème à tous ses besoins sans que les
administrations publiques s'en mêlent. Mais ces
détailsn'infirmentpasla valeur du projet, quiest
neuf et se tient également éloigné des ornements
vulgaires et des puërilitës prétentieuses dans les-
quelles certains veulent voir Ie ^ modern style.
J-

FA VOrAGÆ
Les mois d'étè, propices aux voyages, permettent
de se rendre compte des progrès sensible,s d'un art
nouveau, en province comme à Paris.
Un peu partout, nous avons pu constater l'in-
fluence del'artd.ëcoratif cn général. C'est surtout
dans' les chalets et les kôtels des plages, que les
décorateurs ont donné libre cours à leur fantaisie ;
Tun deux, M. L. Romieu, a peint des vagues, des
algues et des goëlands sur les murailles des sailes
à manger des nouveaux hôtels de la Bretagne, et
semble s'être fait une vëritable spécialité.
Les viilas et les kers sont souvent dëcorés écono-
miquement avec des afbches de Hugo d'Alésy,
Louis Oury, Misti et Réalier-Dumas. Chéret et
Grasset sont préférës à la ville.
A Nantes — où les industriels promettent de
faire bientôt concurrence à ceux de Nancy —',
nous avons vu des voitures-glacières, ornées très
heureusement par des fers peints en vert et repré-
sentant de grandes herbes sur un fond de bois
peint en blanc, et sous un toit de chaume. 11 y a
là une innovation dans la carrosserie indus-
trielle.
G. B.

M. Paul Flat vient de publier chez Laurens un
très bel ouvrage sur les
L'auteur de /A /?^//g et de plusieurs autres
livres d'une forme très ëlevée et d'une grande
abondance de sensations a ainsi comblé une
lacune qui existait dans l'histoire de l'art italien.
Grâce à lui nous pourrons pénétrer très intimement
dans l'œuvre des Vivarini, de Marco Basaïti, des
Bellini, de Carpaccio, de Cima da Conegliano, et
tous ces admirables artistes qui prëcédèrent ce
que l'on est convenu d'appeler 1a grande époque
de l'art vênitien illustrée par Giorgione, Le iitien,
Vëronèse et Tintoret. L'impression d'ensemble qui
 
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