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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

DOI Heft:
No. 15 (Décembre 1899)
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La Jeunesse, Ernest: Joseph Granié
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0121

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DÉCEMBRE 1899 -<

fois une merveilieuse de perspective, et
des armes parlantes: c'est un blason et c'est
la nature — et sous quel ciel ! Parlerons-nous
des Aeurs que cet éminent botaniste cueille
complètes avec leur parure, leurs soutiens et
leurs attributs et dispose tout armées, dans le
pli même que Dieu leur donne, autour de
l'Ecclésiaste, en des cadres pensants, ou qu'il
sème, sublimes et rares, au bord de ses versets,
comme une végétation constante et cependant
adéquate aux portes des cimetières? Toute la
bonne foi, toute la foi que les moines de jadis


mettaient à Agurer, a Agnoler Dieu, les saints
et les grands de la terre, Granié les met à
comprendre, à saisir, à rendre la vie et la
pensée (c'est tout un); il a hérité des secrets
de Dürer et du Vinci: le fond d'or inaltérable
et primordial, quasi-mystique en sa pureté,
l'évaluation et l'échelle de la perspective, le
calcul du recul, il les a demandés aux livres et
aux reliques peintes de ces maîtres : il les a con-
fessés, il les revit, il les vit. Retiré en sa haute
demeure, loin du monde, il ne se conAe qu'au
travail: a-t-il, en une toile rapide, tramé un
mouvement, un jeu d'ombre, une lumière

inédite : il ne veut pas être loué de cela : ce
n'est pas assez pour lui: des heures et des
heures il peinera sur un carré de vélin pour
emprisonner en quelques centimètres ces trou-
vailles, cette lumière, ce mouvement, d'autres
choses encore, et il demandera à ceux qui
verront son œuvre une attention minutieuse, une
étude de ses traits patients, de ses prudentes
caresses de pinceau, plus que de l'admiration:
une communion absolue, une communion
religieuse, dans le culte du travail et de la beauté.
Mais quels résultats! Notons, en passant, que,


ENLUMINURES SUR PARCHEMIN

au cours de son labeur, en des touches, Granié
découvre les émaux sur vélin, que cet orfèvre,
cet amant de l'or peut acconioder l'or à la
moindre matière et créer des pierres précieuses
à peine pierres, précieuses sans plus, merveilleuses
serties dans le Verbe même et pures, et d'un
éclat, d'une éternité uniques. Adais à quoi bon
d'autres mots? Je n'ai pas eu la prétention
de classer, de déAnir cet artiste aussi divers
que l'art même, qui procède du Passé et de
l'Avenir et qui est si moderne, qui résorbe tous le
temps— et qui travaille. Le peintre, l'enlumineur
nous échappe, ne s'adresse qu'à l'admiration

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