DOI Heft:
No. 15 (Décembre 1899)
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DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0158
L'ART DÉCORATIF
DENTELLE L. O. WERDER A ST. GALL
qui tend à remplacer la corniche — est largement
tracée et d'un bel eTet; la concentration du
décor sculptural sur un bandeau faisant le tout-
dès façades, à la manière américaine, est un
procédé pas très-fin, mais bon tout de même,
pour éviter que le décor empiète trop sur la
construction et que l'intérêt s'éparpille sur ce
qui n'est que détail au lieu d'aller à l'ensemble.
En somme, ce morceau d'architecture serait
tout-à-fait louable sans quelques réminiscences
gothiques dont on ne voit pas bien la raison
ni la beauté; mais il parait qu'en Allemagne,
ces réminiscences sont indispensables pour
nationalisent l'œuvre de l'architecte.
Deux portes de maisons de M. O. Schnartz,
également reproduites, montrent de jolis détails
de sculpture — pas très-neuis pourtant dans
l'une des deux — et des panneaux de feron-
nerie. Le premier, dans lequel entrent des
éléments Aoraux très-conventionalisés comme il
convient, se ressent de l'étude de quelques
«craftmen» anglais qui en font de très-beaux
dans ce genre. Dans l'autre, M. Schnartz s'est
eAorcé de rafraîchir de son mieux le «système
du parapher, tout jeune et déjà vieux. j.
MM. von Heider, les céramistes bavarois,
tiennent en Allemagne le premier rang dans
l'estime des connaisseurs. Pour la beauté de
la matière et la richesse des couleurs, leurs
œuvres sont comparables à celles des meilleurs
maîtres. De plus, le décor prend souvent chez
eux des formes personnelles, non sans bonheur.
Ceci reconnu, l'occasion se présente d'une
critique qui ne s'adresse point particrdièrement
à MM. von Heider. La céramique est à la
mode, surtout les grès. Cela n'a pas d'incon-
vénient; mais les céramistes n'en 'abusent-ils
pas pour entrer dans une voie où tout devient
prétexte à grès Aammé? Est-ce que, par exemple,
le grès est une matière bien convenable pour
un bougeoir, qui doit être un objet léger, fait
d'une substance susceptible de formes minces?
Notons encore qu'il se répand non dans
l'industrie, mais parmi certains ouvriers d'art
des formes qui ne sont pas précisément logiques.
Ainsi, celle de l'encrier de MM. von Heider
(que nous avons déjà rencontrée de plusieurs
autres côtés) ne satisfait évidemment pas aux
commodités voulues. Telle qrt'elle est, l'auge
ne peut servir à rien, qu'à encombrer. 11
fallait ou la supprimer, ou lui donner la grandeur
et la forme nécessaires pour remplir le but. j.
Les deux reproductions de cette page sont ex-
traites d'un ouvrage fraîchement paru: «Dentelles
nouvelles, par L. Otto Werder. > M. Werder
est professeur à l'école des arts et métiers de
St Gall (Suisse), ville dont les dentelles ont
conservé leur vieille réputation M. j. Stauffàcher
les a popularisées en France; M. Werder vient
après lui, et continuera sans doute. Celui des
deux dessins dont la tulipe fortement stylisée
à la manière anglaise forme le sujet est fort
bien en son genre. o. o.
DENTELLE L. O. WERDER A ST. GALL
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DENTELLE L. O. WERDER A ST. GALL
qui tend à remplacer la corniche — est largement
tracée et d'un bel eTet; la concentration du
décor sculptural sur un bandeau faisant le tout-
dès façades, à la manière américaine, est un
procédé pas très-fin, mais bon tout de même,
pour éviter que le décor empiète trop sur la
construction et que l'intérêt s'éparpille sur ce
qui n'est que détail au lieu d'aller à l'ensemble.
En somme, ce morceau d'architecture serait
tout-à-fait louable sans quelques réminiscences
gothiques dont on ne voit pas bien la raison
ni la beauté; mais il parait qu'en Allemagne,
ces réminiscences sont indispensables pour
nationalisent l'œuvre de l'architecte.
Deux portes de maisons de M. O. Schnartz,
également reproduites, montrent de jolis détails
de sculpture — pas très-neuis pourtant dans
l'une des deux — et des panneaux de feron-
nerie. Le premier, dans lequel entrent des
éléments Aoraux très-conventionalisés comme il
convient, se ressent de l'étude de quelques
«craftmen» anglais qui en font de très-beaux
dans ce genre. Dans l'autre, M. Schnartz s'est
eAorcé de rafraîchir de son mieux le «système
du parapher, tout jeune et déjà vieux. j.
MM. von Heider, les céramistes bavarois,
tiennent en Allemagne le premier rang dans
l'estime des connaisseurs. Pour la beauté de
la matière et la richesse des couleurs, leurs
œuvres sont comparables à celles des meilleurs
maîtres. De plus, le décor prend souvent chez
eux des formes personnelles, non sans bonheur.
Ceci reconnu, l'occasion se présente d'une
critique qui ne s'adresse point particrdièrement
à MM. von Heider. La céramique est à la
mode, surtout les grès. Cela n'a pas d'incon-
vénient; mais les céramistes n'en 'abusent-ils
pas pour entrer dans une voie où tout devient
prétexte à grès Aammé? Est-ce que, par exemple,
le grès est une matière bien convenable pour
un bougeoir, qui doit être un objet léger, fait
d'une substance susceptible de formes minces?
Notons encore qu'il se répand non dans
l'industrie, mais parmi certains ouvriers d'art
des formes qui ne sont pas précisément logiques.
Ainsi, celle de l'encrier de MM. von Heider
(que nous avons déjà rencontrée de plusieurs
autres côtés) ne satisfait évidemment pas aux
commodités voulues. Telle qrt'elle est, l'auge
ne peut servir à rien, qu'à encombrer. 11
fallait ou la supprimer, ou lui donner la grandeur
et la forme nécessaires pour remplir le but. j.
Les deux reproductions de cette page sont ex-
traites d'un ouvrage fraîchement paru: «Dentelles
nouvelles, par L. Otto Werder. > M. Werder
est professeur à l'école des arts et métiers de
St Gall (Suisse), ville dont les dentelles ont
conservé leur vieille réputation M. j. Stauffàcher
les a popularisées en France; M. Werder vient
après lui, et continuera sans doute. Celui des
deux dessins dont la tulipe fortement stylisée
à la manière anglaise forme le sujet est fort
bien en son genre. o. o.
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