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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 16 (Janvier 1900)
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0202

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L'ART DÉCORATIF


M. LIEBERMANN A BERUN

L'ÉTÉ- ÉTUDE AU FUSAtN
POUR UNE PEtNTURE MURALE

Son travail propre, le voici. Il a d'abord
déterminé un bon rapport entre la largeur et
la hauteur du meuble. Il a cherché pour les
montants — je ne veux pas savoir avec quel degré
de bonheur — un prohl qui ne rendit pas le
travail trop difficile, et, en même temps, assez
incisif pour éviter la mollesse et assez moelleux
pour éviter la dureté. Il a tâché, pour terminer
les montants au pied, d'imaginer une forme
qui rompît la ligne droite et la terminât har-
monieusement, accentuât l'impression de sta-
bilité, introduisit un point intéressant par le
modelé, ne causât pas une trop grande perte
de bois ni un travail trop difficile. Il a fait
ou aurait pu faire une recherche analogue
pour terminer les montants au sommet et
donner un intérêt particulier à leur rencontre
avec la ligne du faîte. Il a donné aux panneaux
un recul calculé sur le plan des cadres, aux
cadres des portes un recul calculé sur le plan
des montants, pour imprimer à la membrure le
vigoureux relief qui est une des beautés d'un
meuble — chose bien simple que l'ébéniste vul-
gaire n'avait pourtant pas vue. Il a renoncé à
l'illogique et banale coutume d'assimiler le
sommet d'une armoire en bois au sommet d'un
édifice en pierre, au faux entablement obtenu
par un ensemble de planches et de baguettes qui
masquent la construction, et rendent le haut
de l'armoire à peu près inaccessible en-dedans;
il a donné à l'esprit et à l'œil le contentement
de comprendre à l'instant même les pourquoi
et les parceque de sa charpente, contentement
qui est reconnaissance implicite de beauté. I 1
a coupé d'une traverse les deux ventaux de
porte pour en atténuer la hauteur dispropor-
tionnée; et, mettant à profit l'occasion — la

seule qui s'oArit dans ce meuble — d'in-
troduire un brin de fantaisie sans rien gêner,
il a subdivisé les panneaux ainsi formés au
haut des portes par des meneaux dont le dessin
curviligne pouvait distraire agréablement l'œil
de l'ensemble des lignes droites, en lui restant
pourtant subordonné.
Je n'irai pas plus loin. Tout homme sensé
verra dans le travail dont je viens d'esquisser
l'analyse celui d'un esprit sage, et se dira qu'un
tel travail, accompli avec les ressources d'ima-
gination diverses de tous ceux qui voudraient
s'y livrer, produirait une infinie variété de
versions de l'objet, dont le caractère serait ainsi
diversifié en restant dans les strictes limites du
naturel et de la raison.
Le «modem style» sera cela, ou ne sera pas.
J.

T es deux dessins au fusain de Liebermann in-
^ tercalés dans ce texte rappelleront à plus d'un
lecteur le peintre allemand qui vécut longtemps
à Paris. Liebermann doit beaucoup à l'école
française, surtout à Millet. Comme beaucoup
d'autres peintres étrangers de sa génération, il
subit fortement l'influence de l'école deBarbizon,
et, retourné dans son pays, y devint le maître
qui l'y représenta, inAuençant à son tour beau-
coup des peintres ses compatriotes. La note
de Liebermann est d'ailleurs très-personelle;
elle est pleine d'une sensibilité délicate qui fait
de lui un artiste exceptionnellement sympathique
non-seulement à l'Allemagne, mais partout.
M. G.

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