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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 16 (Janvier 1900)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0206

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L'ART DÉCORATIF

nomique, celui-ci préfère à l'expression souvent peu
plastique des individualités l'évocation harmonieuse
du type humain, dans sa pureté idéale et imper-
sonnelle. S'il n'eût été statuaire, Félix Charpentier
ne fût jamais devenu psychologue ; je l'imagine
plutôt poète brillant et facile ; mais encore, poète,
il n'eut jamais écrit le vers fameux :
Je hais le mouvement qui déplace les lignes ^
car il célèbre avant tout la force animée et la
grâce en mouvement.
Chez M. Bernheim jeune, rue LafRte, exposition
des œuvres d'Albert Lebourg. De gras herbages,
des collines boisées, des eaux lentes, des villes
normandes endormies à l'ombre de leur cathédrale,
des coins de banlieue, des vues de Paris, puis la
Hollande et ses plaines larges, ses moulins aux
grandes ailes, ses chalands suivant les canaux et
dressant sur l'horizon leur mâture, ses verdures
que l'humidité de la mer entretient éternellement
fraîches, ses ciels immenses où les vents modèlent
en formes toujours changeantes l'ouate grise des
nuages. Ces aspects si divers, M. Albert Lebourg
nous les montre de préférence aux moments du
matin et du soir, aux heures les plus graves, les
plus douces et les plus voilées, lorsque la brume
estompe le paysage, fait disparaître les détails,
aide les grandes lignes à se dégager, les silhouettes
à s'affirmer avec toute leur ampleur, échelonne
aussi les plans dans l'étendue, précise les valeurs
et les harmonise. M. Lebourg chérit particu-
lièrement les temps un peu pluvieux, les atmos-
phères chargées de vapeur où la lumière se réfracte
en nuances d'une délicatesse infinie. Son œil est
clair, sa main calme, sa touche simple et franche,
sa couleur ne manque ni de force, ni de souplesse,
ni de limpidité. Mais malgré tout, M. Lebourg est
surtout un habile ; ses toiles sout des œuvres de
facture, agréables et rien de plus. A. T.

A l'exposition des artistes du groupe de 1' ^ Art
dans tout^, ig, rue Caumartin, ce sont les meubles
qui dominent. Sans qu'on puisse dire qu'aucun soit
extrêment remarquable, l'ensemble laisse une
bonne impression. On est revenu des erreurs des
premiers jours, on s'est orienté, on entrevoit le
chemin qu'il faut prendre. C'est beaucoup. Dès
qu'on sait au juste ce qu'il faut faire, et ce qu'il ne
faut pas faire, le définitif n'est plus loin.
M. Dampt commença —- il y a de celà cinq ou
six ans — par faire des lits qui étaient des anges
admirables, et des chaises qui étaient de délicieux
bébés. Aujourd'hui M. Dampt nous montre une
table à écrire qui est une table à écrire, et comme
telle, nullement en dessous de ses anges et de ses
bébés. L'artiste y reste sculpteur exquis ; en plus
qu'autrefois, il sait ce qu'il faut faire de ses dons à
cette place. Sans entrer dans la description du
meuble de M. Dampt, qui est remarquablement
ingénieux et agréable de formes, et dont certains
détails (les poignées par exemple) sont des joyaux,
je dirai seulement que la finesse avec laquelle il a
subordonné cette fois le détail sculptural aux formes
élémentaires fait de ce meuble un modèle sous ce
rapport ; pas un modèle à copier, bien entendu, car
M. Dampt est artiste dans le sens le plus aristo-
cratique du mot, et ses œuvres sont de celles dont
l'esprit ne saurait tomber dans le domaine public.
L'art de MM. Plumet et Tony Selmersheim est
au contraire de caractère général ; c'est celui de
l'objet usuel, ou qui peut devenir usuel. Leur salle

à manger avait déjà été exposée au Champ-de-
Mars. Une garniture de salon, canapé, fauteuils et
chaises a de jolies formes, bien françaises ; eile est
malheureusement recouverte d'une étoffe de soie
unie, gorge de pigeon, qui manque de gaîté et
n'est guère propre à mettre ces formes en valeur.
Dans un petit bureau de dame qu'ils exposent
aussi, les mêmes artistes n'ont pas rencontré leur
bonheur habituel ; les proportions sont peu satis-
faisantes. Mais même seulement réussis à demi,
des meubles aux formes naturelles et simples dans
1 essentiel valent mille fois mieux que ces produits,
du "modem style > dans lesquels la nouveauté est
demandée â la bizarrerie, au parti-pris de faire le
contraire de ce qui s'est toujours fait, â l'enche-
vêtrement d une foule de pièces inutiles et de
courbes s'allongeant en tous sens comme les bras
d'une pieuvre.
M. Henri Sauvage expose un pupitre de musi-
cien déjà vu au Salon des Champs-Elysées, et une
chaise extrêmement jolie et bien comprise; à ceux
qui savent qu'aucun meuble n'est plus difficile à
réussir que celui-là, elle donnera la meilleure
opinion du talent de M. Sauvage.
La chaise, le fauteuil et le meuble d'antichambre
de M. Alexandre Charpentier sont ses premiers
essais dans le meuble. Les formes laissent à
désirer. Evidemment M. Charpentier cherche une
manière qui lui soit propre ; il a l'esprit trop alerte
pour ne pas la trouver.
A côté des meubles, les tentures et les tapis de
M. Félix Aubert tiennent brillamment leur place
habituelle. Il y a de gentilles marqueteries de
M. Hérold ; des poteries de M. Moreau-Nelaton
riches de couleur et distinguées de dessin ; une
portière en tapisserie de haute lice de M. Jorrand,
point heureuse ; des bagues en argent, barbares
mais non sans caractère d'un tout jeune homme,
M. Nau ; à cet âge, mieux vaut cela que mièvrerie.
Reste à citer le plafonnier et les appliques de
M. Tony Selmersheim pour éclairage électrique ;
si je n'ai pas commencé par ceux-ci, c'est que je n'ai
pas trouvé les mots justes pour en expliquer la
beauté. Je me contente de dire que je ne connais
rien qui surpasse cela dans tout l'art appliqué
moderne. Que ceux qui veulent savoir ce que c'est
que la beauté dans l'objet s'en aillent voir cela ;
ils l'apprendront. J.

^ ux MUSÉES. — M*"" Marjolin-Scheffer, 611e
/A d'Ary Scheffer, vient de mourir, laissant
T A un grand nombre d'œuvres de son père
qu'elle avait conservées. Par son testa-
ment, elle en a fait deux parts. La première, com-
prenant les compositions — pour la plupart des
sujets religieux — les portraits de famille, les
esquisses, dessins, sculptures, etc., est destinée
au musée de Dordrecht, d'où la famille Scheffer est
originaire. La seconde partie, consistant surtout
en portraits historiques et qui, de ce chef, présente
un grand intérêt, est répartie comme il suit.
Le musée du Louvre reçoit la célèbre compo-
sition représentant la vision dantesque de /Do/o <V
^ ADzzzTt' aux Enfers, et six portraits,
ceux de Vz'/LyzzuAz,
OJAon PV7voè et de ALA <A? FÙM-
Le musée de Versailles reçoit neuf portraits,
parmi lesquels ceux de CcwAr,
V?7'77<V, V gvbzAu:/ C<2P<T/lg7Z,:7C, jPaV'Zü/ZZU, Goz/77oL
D 7a.g7/'o7?7'.

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