L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (2,1.1899/1900)

MARS 1900


HENRI SAUVAGE MÊME SALON, VUE OPPOSÉE

qu'il est architecte. Comme la seconde raison
pourrait paraître excentrique à certains, deux
mots d'explication ne seront pas de trop.
L'architecte est représenté dans les écrits de
la corporation comme le directeur nécessaire,
le chef d'état-major des autres artistes. Il sera
toujours difficile de faire accepter cette supré-
matie, si nécessaire qu'elle soit; mais ce que
l'on doit reconnaître dès maintenant, c'est qu'en
tout ce qui touche à la façon de l'objet, depuis
la cathédrale jusqu'au tisonnier, l'architecte a

sur les autres artistes, à talent égal, une immense
supériorité: le tour d'esprit. L'éducation artistique
du peintre et du sculpteur est faite de senti-
ment; celle de l'architecte, de logique. Or, si
l'on fait la part de chacun de ces deux facteurs,
le sentiment et la logique, dans la création
artistique, on trouve que le premier préside en
maître aux œuvres de l'art proprement dit,
tandis qu'en l'introduction de la beauté dans
l'objet — faussement appelée «art appliqué»,
je ne me lasserai pas de le répéter — le scnth

L'ART DÉCORATIF. No. 18.

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