L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

FEVRIKR 1901


s. D, PAOLETTI
Il la voit en Italien : opulente, non Ane. Cela
nous change un peu des vierges marmoréennes
de Burne Jones et des Parisiennes vaporeuses
d'Aman Jean. De l'extraterrestre chasteté des
premières, de la distinction subtile des secondes,
nous sommes loin. Que celui qui n'a pas longue-
ment contemplé, frémissant d'admiration, les
belles hiles de Rome ou de Venise lui jette la
pierre !
Ce qu'on gagne en force, on le perd en
vitesse, disent les mécaniciens. De même la
femme. Ce qu'elle gagne en richesse, elle le
perd en finesse. Il faut choisir. Il me plaît, pour

LA SIRÈNE
ma part, qu'un artiste ne trouve pas indigne de
lui ni de son temps de nous rappeler au charme
de la femme... comment dire?... de la femme
pure et simple. Certes, je fais mon devoir de
Parisien de 1901 en appréciant infiniment les
curiosités que vingt peintres ingénieux nous
montrent en la femme. On n'est pas des sau-
vages. Je prends un plaisir extrême aux créa-
tures déconcertantes de Whistler, et m'ap-
plique à déchiffrer les charades exquises que
nous pose M. Levy-Dhurmer avec le zèle d'un
abonné du TVh? cherchant le mot
carré. Mais enfin, la femme sans autre compli-

211