(.'ART DECORATIF
Semble à du trompe-l'œil, cette hérésie qui met
à mal tant de praticiens.
La seconde broderie, exposée par M. Yazima,
montre une forêt de bambous, à travers laquelle
coule une rivière que traverse un pont; un héron
met un point blanc sur une barque abandonnée.
L'intérêt est dans la gamme verte, infinie et
changeante des mille et mille bambous que
l'œil voit frissonner et que l'oreille croit en-
tendre bruire. Là encore l'œuvre est parfaite
sans tomber dans la sécheresse.
Aussi, comme la précédente, la recomman-
dons-nous particulièrement à l'attention des
artistes européens.
Ceci dit, allons aux compositions où se
décèle le plus décoratif et synthétique génie des
artistes japonais. Mais la caractéristique de ces
traductions en broderie étant la perfection
extrême de l'exécution, il est difficile de faire
un choix parmi les travaux exposés qui ne sont
point, répétons-le, des œuvres individuelles,
mais collectives. C'est à chacun à faire son choix
BÉNTÈN GOSHIKWAISHA (KYOTO) BRODERIE (POLYCHROME)
et les artistes seuls, séduits par ces broderies,
trouveront de l'intérêt à comparer les différentes
manières dont a été traité un même motif.
Voici par exemple des glycines. M. Yazima
nous présente un écroulement mauve luttant de
clarté avec les eaux d'une rivière ; M. S. Iida
nous donne une sensation plus riche encore
des mêmes fleurs avec, simplement, de la soie
noire et blanche; enfin M. Beintin Goshikwaisha
mêle à leur charme floral celui d'une figure de
femme.
Ailleurs, le motif principal sera la fleur de
cerisier ou celle du pêcher. M. S. Iida fera
trancher, sur cette floraison rose, la splendeur
de plumage d'une famille de paons. Ce sont des
phénix dont le riche plumage occupe tout un
panneau que nous montre M. Sozayemon Nishi-
mura : quelques fleurs violettes de paulownia,
activant, en contrastant avec elle, la captivante
richesse des blancs plumages.
Et l'utile roseau, dans combien de composi-
tions ne figura-t-il pas! M. S. Iida nous montre
ses faibles feuilles chargées de neige et M. S.
Nishimura lâche des hérons parmi ses troncs
rigides dans des fonds gris d'une infinie
douceur.
220
Semble à du trompe-l'œil, cette hérésie qui met
à mal tant de praticiens.
La seconde broderie, exposée par M. Yazima,
montre une forêt de bambous, à travers laquelle
coule une rivière que traverse un pont; un héron
met un point blanc sur une barque abandonnée.
L'intérêt est dans la gamme verte, infinie et
changeante des mille et mille bambous que
l'œil voit frissonner et que l'oreille croit en-
tendre bruire. Là encore l'œuvre est parfaite
sans tomber dans la sécheresse.
Aussi, comme la précédente, la recomman-
dons-nous particulièrement à l'attention des
artistes européens.
Ceci dit, allons aux compositions où se
décèle le plus décoratif et synthétique génie des
artistes japonais. Mais la caractéristique de ces
traductions en broderie étant la perfection
extrême de l'exécution, il est difficile de faire
un choix parmi les travaux exposés qui ne sont
point, répétons-le, des œuvres individuelles,
mais collectives. C'est à chacun à faire son choix
BÉNTÈN GOSHIKWAISHA (KYOTO) BRODERIE (POLYCHROME)
et les artistes seuls, séduits par ces broderies,
trouveront de l'intérêt à comparer les différentes
manières dont a été traité un même motif.
Voici par exemple des glycines. M. Yazima
nous présente un écroulement mauve luttant de
clarté avec les eaux d'une rivière ; M. S. Iida
nous donne une sensation plus riche encore
des mêmes fleurs avec, simplement, de la soie
noire et blanche; enfin M. Beintin Goshikwaisha
mêle à leur charme floral celui d'une figure de
femme.
Ailleurs, le motif principal sera la fleur de
cerisier ou celle du pêcher. M. S. Iida fera
trancher, sur cette floraison rose, la splendeur
de plumage d'une famille de paons. Ce sont des
phénix dont le riche plumage occupe tout un
panneau que nous montre M. Sozayemon Nishi-
mura : quelques fleurs violettes de paulownia,
activant, en contrastant avec elle, la captivante
richesse des blancs plumages.
Et l'utile roseau, dans combien de composi-
tions ne figura-t-il pas! M. S. Iida nous montre
ses faibles feuilles chargées de neige et M. S.
Nishimura lâche des hérons parmi ses troncs
rigides dans des fonds gris d'une infinie
douceur.
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